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Pourquoi les mitochondries sont bien plus que des productrices d’énergie - Comprendre le rôle des mitochondries dans le métabolisme et la maladie

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Pourquoi les mitochondries sont bien plus que des productrices d’énergie - Comprendre le rôle des mitochondries dans le métabolisme et la maladie

by Dr. Krysten DeSouza, ND

5-3405 South Millway, Mississauga, L5L 3R1
desouzanaturopathic.com




Mitochondria

En tant que praticiens holistiques, notre réputation repose sur le principe de l’évaluation du corps dans son intégralité et sur notre capacité à établir des liens entre les différents systèmes. Nous prenons le temps d’examiner entièrement nos patients et comprenons que beaucoup de problèmes de santé ont une origine profonde. Nous traitons souvent des cas qui n’ont pas pu être soignés par des thérapies conventionnelles et des cas pour lesquels personne n’arrive à déterminer l’origine des symptômes. Pour nous, cela implique d’aller au-delà des symptômes, et parfois même, de revenir aux fondamentaux de la biologie cellulaire.

L’énergie est la force motrice de chaque être vivant. Si on observe la structure de base d’une cellule, tous les composants ou organelles jouent un rôle dans la production de l’énergie. Sans énergie, la cellule ne peut plus effectuer ses fonctions de base et finira par mourir. Les mitochondries sont des organelles que l’on présente souvent comme les « centrales énergétiques » des cellules en raison de leur structure unique pour produire de l’énergie adénosine triphosphate (ATP). Les mitochondries sont reconnues pour être à l’emplacement du fameux cycle de Krebs, mais leurs autres activités sont rarement abordées.

L’importance des mitochondries

Cette organelle de cellule est bien plus qu’un centre de production énergétique. Les mitochondries ont été associées à la production du bon cholestérol dans le corps. Elles sont importantes pour la signalisation calcique, laquelle est déterminante pour initier des contractions musculaires. Lorsqu’un muscle s’hypertrophie pendant un exercice de musculation, le nombre de mitochondries augmente, afin de développer le métabolisme et de produire de l’énergie dans ce tissu. Cela signifie que les mitochondries jouent un rôle essentiel dans le développement et la gestion des fonctions métaboliques. Dans le cerveau, les mitochondries créent des connexions neurologiques essentielles entre les différents emplacements des fonctions cognitives[1].

Elles sont directement stimulées par les hormones produites dans l’hypothalamus et l’hypophyse, et vont fluctuer en fonction des changements hormonaux qui se produisent dans le corps. Cela signifie que la production d’énergie dans le corps est affectée par le stress et les niveaux du cortisol, des hormones thyroïdiennes, de la DHEA, des œstrogènes, de la progestérone et de la testostérone.


Les mitochondries et la réaction au stress Le corps humain s’efforce de se maintenir en homéostasie, quelle que soit l’ampleur du stress physique, mental et émotionnel qu’il subit. La réaction au stress peut être décomposée en trois phases distinctes. Pendant la phase d’alerte, le facteur de stress va se présenter. Le corps va alors immédiatement se mettre à produire du cortisol et de l’adrénaline. Ces hormones sont censées activer la réponse de lutte ou de fuite et nous faire éviter le danger. Vient ensuite la phase de résistance. Cette phase sera différente pour chaque personne et pourra être plus ou moins longue en fonction de la résistance de la personne.
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La troisième et dernière étape est la phase de surmenage. C’est le moment pendant lequel tous les organes sont épuisés et ne peuvent plus tenir le choc face aux facteurs de stress. La plupart du temps, nos corps parviennent très bien à maintenir l’équilibre, que le facteur de stress soit aigu ou chronique. Néanmoins, pour les personnes chez qui la phase de résistance est courte, l’épuisement se produira plus rapidement. Lorsque la phase de résistance est longue et se maintient bien, il sera alors possible de faire face à un stress bien plus important avant de se laisser dépasser[2].

La longueur de la phase de résistance d’une personne est déterminée par sa résilience. Les personnes très résilientes sont capables de s’adapter et de se rétablir d’un stress très rapidement. Les personnes peu résilientes au stress en sont moins capables. Elles sont souvent malades et épuisées, même lorsque la quantité de stress est infime. Ces personnes ont généralement du mal à se rétablir ou contractent de simples virus qui persistent pendant des semaines. Alors qu’est-ce qui différencie ces deux types de personnes ?

Eh bien, pour être résilient au stress, nous avons besoin d’énergie pour nous maintenir et continuer à aller de l’avant. Les mitochondries présentes dans nos cellules produisent de l’énergie, tant qu’elles sont dans un environnement sain. Cela signifie que les cellules doivent disposer de suffisamment de nutriments et être exemptes de toxines. Dans un mauvais environnement, les mitochondries subissent des dommages et la production d’ATP se met à diminuer. La toxicité mitochondriale

Pour un tout petit pourcentage de la population, il est possible de naître avec un défaut génétique rare, qui donne lieu à une dysfonction mitochondriale. Au moment de la conception, les mitochondries sont fournies par l’ovule maternelle. Cela signifie qu’un défaut mitochondrial d’ordre génétique sera lié au chromosome X ou de lignée maternelle[3].

Un facteur contribuant fortement à l’endommagement des mitochondries est la toxicité de l’environnement. Cela inclut les expositions suivantes :

  • pesticides, fongicides et herbicides dans l’alimentation ;
  • agent nettoyants chimiques ;
  • pollution de l’air due aux voitures, usines, etc. ; et
  • métaux lourds.

Bien qu’il soit difficile d’éviter toutes ces choses, la prise de conscience est essentielle pour prendre des précautions adéquates. Les médicaments pharmaceutiques sont le moyen le plus courant d’endommager les mitochondries. Étant donné que les parois cellulaires ont des composants similaires à ceux des parois des cellules bactériennes, elles pourront facilement être endommagées si elles reçoivent des quantités d’antibiotiques et d’antiviraux. Au fil du temps, la prise d’inhibiteurs de l’HMG CoA réductase (statines réductrices de cholestérol), d’analgésiques et de NSAIDS peut également nuire directement aux mitochondries, et se traduire par des douleurs musculaires et des inflammations[4].

Les conséquences des lésions mitochondriales

Quand les mitochondries sont endommagées, la production d’énergie ATP diminue et tout ce qui en découle se met à décliner. Les maladies chroniques consomment énormément d’énergie et accélèrent le processus de vieillissement. Les maladies neurologiques sont courantes, y compris la maladie d’Alzheimer, de Parkinson et les démences. L’affaiblissement des fonctions mitochondriales a été associé à l’insulino-résistance et peut favoriser le développement de troubles du métabolisme comme du diabète ou de l’obésité. Les tumeurs cancéreuses sont de très grandes consommatrices d’énergie et se reproduisent bien dans un environnement de toxicité mitochondriale[5].


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D’autres conditions liées à des lésions mitochondriales :

  • Fibromyalgie ;
  • Syndrome de fatigue chronique ;
  • Maladies cardiovasculaires ;
  • Maladies hépatiques ;
  • Migraines chroniques ; et
  • Douleurs musculaires généralisées.
Comment réparer des mitochondries lésées

Il n’existe aucun test de diagnostic pour prouver une dysfonction mitochondriale. Un diagnostic peut être fait en se basant essentiellement sur les symptômes, les antécédents médicaux et les échecs rencontrés avec d’autres protocoles de traitement. Le plus souvent, les symptômes ne sont pas expliqués par la communauté médicale et les patients restent sans réponses.
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De nombreux produits de santé naturels ont démontré leur capacité à améliorer la fonction mitochondriale. Ce sont pour l’essentiel des antioxydants qui vont débusquer les radicaux libres nuisibles et éviter l’aggravation des dommages. Les plus performants sont la taurine, l’acide alpha lipoïque, l’ubiquinol et l’extrait de pépin de raisin. Tous ces antioxydants jouent un rôle important dans la lutte contre le vieillissement, la réparation des vaisseaux sanguins endommagés et pour soutenir le système nerveux. Toutefois, aucun de ces supports nutraceutiques ne peut être efficace sans être accompagné de bonnes habitudes alimentaires. Il n’y a pas de régime spécifique pour assister les mitochondries mais un régime anti-inflammatoire pourra être très bénéfique.

Aucun programme de traitement ne sera complet si la question du renforcement de la résilience n’est pas abordée. Nous sommes nombreux à nous accorder sur le fait que l’élimination des facteurs de stress n’est pas toujours possible. La plupart du temps, la seule façon de mieux gérer le stress consiste à changer la manière dont nous le percevons. Quand on se rend compte à quel point le stress nous affecte sur le plan physique, il convient de décider quels sont les facteurs de stress acceptables, étant donné leurs conséquences sur la santé physique. En effet, de nombreuses personnes passent leurs années de retraite à souffrir des effets de leur carrière professionnelle. À cet âge et à ce stade de la vie, il faut encore plus de temps pour guérir et se remettre des effets du stress.

Un environnement social positif peut être utile. Le fait de disposer d’un réseau de soutien pour les moments stressants est un facteur différenciateur important entre ceux qui ont une forte et une faible résistance. Des niveaux modérés d’exercice peuvent améliorer la circulation dans l’ensemble du corps et permettre de mieux réagir au stress. Comme mentionné plus tôt, la musculation est bonne pour le développement musculaire, et cela permet de renforcer l’efficacité mitochondriale. En assistant le métabolisme de cette façon, il est possible de favoriser la perte de poids et d’éliminer des médiateurs inflammatoires. Cela peut se traduire par une diminution des douleurs musculaires et un gain d’énergie.

La dernière étape pour améliorer la résilience est de s’assurer d’avoir une routine de sommeil régulière. Le nombre d’heures de sommeil nécessaire varie pour chaque personne, mais l’importance de la récupération est valable pour tous.

Le stress est une bonne chose ! Il nous motive et nous aide à vivre avec passion. Mais quand les facteurs de stress dépassent notre capacité à faire face, cela finit par produire plus de tort que de bien. Les mitochondries sont des plaques tournantes du métabolisme et jouent un rôle crucial dans le signalement et la communication à l’intérieur du corps. Afin de continuer à produire de l’énergie, elles ont besoin de vivre dans un environnement sain, comme nous.