Quatre multivitamines naturelles - Perspectives naturopathiques

La réponse à cette question, souvent posée, dépend de plusieurs facteurs, notamment l’alimentation et la nutrition, les résultats d’analyse, l’activité intestinale, les antécédents médicaux et familiaux ou le niveau de stress.

Un complexe multivitaminé, ou « multivitamine », peut se révéler très utile pour favoriser la biochimie et le métabolisme de l’organisme lorsque les ressources manquent et qu’il est difficile de varier l’alimentation. C’est le cas notamment pour les enfants défavorisés en pleine croissance, ou les personnes âgées dont l’appétit diminue.

Dans les pays développés, cependant, la nourriture est surabondante et souvent consommée à l’excès – dans ce cas, une multivitamine n’apporte pas grand-chose, surtout si l’on mange régulièrement des fruits et des légumes. Mais certaines affections et prédispositions génétiques peuvent rendre nécessaire une supplémentation multivitaminée spécifique.

Il faut savoir que les aliments forment un tout : les vitamines et minéraux que nous connaissons et dont nous avons besoin y sont associés à d’autres nutriments et antioxydants, dont certains ne sont pas encore isolés (ni commercialisés). Nous n’y trouvons donc pas seulement les vitamines et les minéraux nécessaires, mais aussi une foule d’autres composés qui favorisent leur absorption et ont avec eux des effets synergiques.

Un complément alimentaire comportant au moins trois vitamines (ou minéraux) différents : telle est la définition d’une multivitamine. Sa fonction est de vous apporter une partie des vitamines et des minéraux dont votre organisme a besoin pour fonctionner au quotidien.

Le plus souvent, une multivitamine contient de la vitamine A, C, D, E et K, des vitamines B, du calcium, du magnésium, du fer, du zinc, du sélénium, du cuivre, du manganèse, de l’iode et du potassium. La composition et les proportions varient suivant la clientèle concernée. Les vitamines prénatales, par exemple, peuvent contenir davantage de folate, alors qu’une multivitamine destinée aux hommes contiendra moins de fer.

Beaucoup de multivitamines ont un profil similaire. Il est préférable de consulter un naturopathe ou un autre professionnel de santé pour déterminer d’une part si vous avez vraiment besoin d’une multivitamine, et d’autre part quelle multivitamine est adaptée à votre situation.

Voici quelques-uns des facteurs à prendre en compte :

• Le complexe contient-il des colorants artificiels ? Ils sont parfaitement inutiles.
• Certains ingrédients pourraient-ils spécifiquement ne pas vous convenir ? Beaucoup de multivitamines, par exemple, contiennent des extraits de plantes et des nutriments supplémentaires qui peuvent ne pas correspondre à vos besoins, ou interagir avec un traitement que vous suivez.
• Les proportions de vitamines et de minéraux correspondent-elles à vos besoins ? De nombreuses multivitamines ne contiennent que des quantités négligeables de certains nutriments, dont vous auriez peut-être davantage besoin, à l’inverse d’autres.
• Les vitamines et minéraux se présentent-ils sous la forme qui répond le mieux à vos besoins ? Toutes les formes ne sont pas équivalentes. Par exemple, tout le monde ne peut pas convertir un acide folique de synthèse en acide lévoméfolique utilisable. De même, l’oxyde de magnésium est une forme peu absorbable de magnésium.

Oui. Une alimentation riche en fruits et légumes – en plus de céréales complètes, de protéines et de graisses végétales tirées notamment de fruits à coque et de graines – vous apportera tous les nutriments qu’il vous faut.

Ce qui ne signifie pas pour autant que vous n’avez besoin d’aucune forme de vitamine ou minéral supplémentaire. Vous devez peut-être augmenter votre apport, alimentaire ou complémentaire, en certaines vitamines et/ou minéraux spécifiques en fonction de votre état de santé ou de vos résultats d’analyses.

• Une mauvaise digestion, ou certains troubles digestifs, peuvent gêner l’absorption de diverses vitamines et minéraux.
• La conversion de la vitamine D en sa forme utilisable nécessite une exposition suffisante aux UV, ce qui n’est pas facile pour tout le monde. Une analyse sérique suivie si nécessaire d’une supplémentation permet de combler une carence en vitamine D.
• Beaucoup de femmes en âge d’avoir leurs règles souffrent d’une carence en fer, qui peut se traduire par les symptômes suivants : fatigue, pâleur, chute de cheveux, essoufflement, jambes sans repos, ongles fragiles. Cette carence peut être évaluée et corrigée par un complément en fer.
• Une grande partie de la population nord-américaine présente un faible taux de vitamine B12, pouvant entrainer anxiété, dépression, confusion mentale, déclin cognitif et léthargie. Cette carence n’est pas limitée aux personnes qui ne mangent pas de viande rouge, mais concerne la plus grande partie de la population, notamment en raison d’une mauvaise absorption de la vitamine B12 dans le tube digestif.
• Les personnes souffrant de troubles thyroïdiens peuvent présenter un manque d’iode, de sélénium ou de zinc pouvant contribuer à leurs symptômes.
• Divers traitements pharmaceutiques contribuent à la déperdition de vitamines et minéraux, comme c’est le cas pour la vitamine B6 avec la pilule contraceptive, ou pour le fer avec les antiacides.

Dans tous ces cas, la consultation d’un professionnel de santé s’impose.

Il existe des aliments qui ont une très forte valeur nutritionnelle et offrent un large éventail de vitamines, de minéraux et d’antioxydants nécessaires à l’organisme. Appelons-les des multivitamines naturelles, ou multivitamines végétales. Voici lesquelles :

Les feuilles d’ortie sont extrêmement nourrissantes, et souvent recommandées aux femmes enceintes qui se sentent fatiguées, ou après l’accouchement en raison de ses propriétés nutritives. L’ortie, qui aime la lumière du soleil, pousse au printemps sous les climats tempérés, y compris en Amérique du Nord [1].

Ses usages sont multiples, et elle peut être consommée sous forme d’infusion, de teinture, de gélule, de comprimé, de poudre, ou comme aliment à part entière. Elle est pleine de protéines, de fibres, de vitamines B, de fer, de zinc, de potassium, de calcium, de magnésium et d’autres nutriments [1].

Infusée plusieurs heures, elle donne un thé vert et fort qui regorge de vitamines et de minéraux. La soupe d’ortie, à base de jeunes plantes, est non seulement nourrissante mais délicieuse. On trouve aussi facilement de l’extrait (teinture) et des gélules. En poudre, l’ortie peut être ajoutée à de l’eau, des smoothies ou d’autres aliments.

L’ortie peut aussi être utile en cas d’inflammation respiratoire (allergie, par exemple), puisque certains de ses composants ont des propriétés antihistaminiques !

La moringa est une autre plante très nutritive, aux nombreuses vertus médicinales qui l’ont fait surnommer « l’arbre miracle ». Originaire d’Inde et d’Amérique centrale, elle est riche en vitamines A, B, C et E, protéines, folate, calcium, magnésium, potassium, zinc, fer et cuivre.

Avec l’ortie, c’est un aliment excellent pour les personnes anémiques [2]. Son profil nutritionnel la rend particulièrement utile aux personnes sous-alimentées ainsi qu’aux femmes qui allaitent et ont besoin d’un apport nutritionnel supplémentaire.

La moringa est également bénéfique en cas de diabète (type 1 et 2) en régulant la glycémie et en favorisant les cellules pancréatiques impliquées dans la sécrétion de l’insuline [3,4]. La moringa se trouve facilement sous forme de poudre et d’infusion dans les magasins de diététique nord-américains.

Moins connu, le pourpier, tout comme l’ortie, est vu comme une mauvaise herbe bien que ses feuilles aient un extraordinaire pouvoir nutritionnel. Tonique apprécié pour les personnes épuisées, cette plante est l’une des plus riches en acides gras oméga-3 (surtout l’acide alpha-linolénique) de toutes les plantes à feuilles. Elle est également riche en vitamine A, C et E, et en minéraux tels que fer, zinc, calcium, magnésium, manganèse et potassium [5], et peut être consommée sous forme similaire à l’ortie.

Le pourpier a aussi des propriétés cicatrisantes et anti-inflammatoires notables qui expliquent son utilisation dans certains traitements locaux du psoriasis et contre les effets de l’âge.

Le jus de pousses d’orge (ou orge verte) s’est fait connaitre à la suite du jus de blé vert, plus répandu. Comme les autres plantes citées dans cet article, il s’agit d’un aliment très dense en nutriments, particulièrement riche en vitamines A, B, C, E et en minéraux tels que fer, calcium, potassium, magnésium, sélénium et phosphore. De même que l’ortie et la moringa, il est riche en fibres et en protéines. Il renferme les huit acides aminés essentiels dont notre corps a besoin.

Les pousses d’orge sont également riches en enzymes qui jouent un rôle crucial pour la production d’énergie et l’activité antioxydante de l’organisme, ce qui en fait un excellent aliment anti-inflammatoire, favorisant de façon significative les processus de détoxification du corps [6].