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La polyarthrite rhumatoïde : Approche naturopathique

NPC COLLABORATOR
ND

22 March 2016
Français

 

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie chronique qui provoque des douleurs et des raideurs dans de multiples articulations, particulièrement aux mains et aux pieds. Elle agit sur la membrane des articulations et entraine, selon la gravité de la maladie, douleur, gonflement et déformations [ 1 ]. La PR peut aussi être accompagnée de symptômes tels que fièvre, perte de mobilité ou de fonctionnalité, rougeur ; des nodules peuvent aussi apparaitre. Il s’agit d’une maladie auto-immune, ce qui veut dire que le système immunitaire du corps prend pour cible des tissus sains. Avec le temps, les membranes, les cartilages, les os et les ligaments peuvent être endommagés. L’intensité des symptômes n’est toutefois pas nécessairement corrélée à la gravité des lésions provoquées. Les personnes atteintes peuvent connaitre des crises et des rémissions, et de longues périodes avec beaucoup, ou au contraire très peu, de symptômes.

La polyarthrite rhumatoïde : Approche naturopathiqueOn ne connait pas de cause spécifique à la PR [ 2 ]. Plusieurs agents infectieux ont été suspectés d’être à l’origine de la maladie, notamment des bactéries et des virus. Il est possible que dans certains cas de PR le lien avec des agents infectieux soit établi, mais ce n’est pas toujours le cas. La PR a aussi un caractère génétique, et on a identifié des gènes pouvant accroitre le risque de la maladie. Quand une inflammation se produit avec la PR, des cellules immunitaires appelées lymphocytes sont activées et certaines substances chimiques interviennent, notamment des messagers appelés cytokines et interleukines, facteurs de nécrose tumorale. Ces messagers sont très observés et analysés, à la recherche de traitements susceptibles de réduire leur activité (et donc, éventuellement, de réduire le mal).

On considère la PR comme une maladie du corps entier. Même si les articulations sont touchées en premier, plusieurs zones du corps peuvent aussi être lésées. La peau des personnes atteintes de PR développe parfois une vascularite, inflammation des vaisseaux qui peut entrainer chez certaines personnes une peau violacée. Les poumons peuvent être atteints de fibrose ou de scarification – ce qui peut aussi être une conséquence du traitement de la PR. Le système cardiovasculaire tend à être plus sensible au risque d'athérosclérose, de calcification des vaisseaux, de crise cardiaque et d'AVC [ 3 ]. D’autres parties du corps sont aussi concernées par la maladie, notamment les yeux, le foie, les reins et le système nerveux. La raison pour laquelle autant de parties du corps présentent des risques est que le processus immunitaire concerne le corps entier, et non les seules articulations. Cet article abordera les approches diagnostiques et thérapeutiques les plus courantes de la PR.

Le diagnostic Le diagnostic

Compte tenu de la grande variété des symptômes, le diagnostic est parfois difficile à établir. Il n’existe pas de test permettant de dire à coup sûr que vous êtes atteint de PR. Les symptômes varient selon les individus et peuvent évoquer d'autres maladies. La première étape du diagnostic est un examen approfondi des antécédents médicaux. L’important est de savoir comment les symptômes ont évolué dans le temps, pour éliminer les maladies similaires. Les descriptions les plus courantes font état de douleurs, de raideurs et de problèmes articulaires.

L’étape suivante est toujours un examen physique complet. Votre médecin voudra contrôler l’amplitude de vos mouvements, c’est à dire à quel point vous pouvez mouvoir vos articulations. Il devra s’assurer d’où provient la douleur et quelle est son intensité. Toutes les zones pouvant être affectées par la PR devront être vérifiées, ce qui peut conduire votre médecin à examiner vos poumons, votre abdomen ou vos yeux.

De nombreuses analyses médicales peuvent se révéler utiles pour établir ou confirmer un diagnostic de PR [ 4 ]. L’un des tests est nommé facteur rhumatoïde (FR). Le FR est un anticorps que l’on trouve dans le sang de nombreuses personnes atteintes de PR, bien que toutes ne l’aient pas. À l’inverse, beaucoup de personnes qui présentent cet anticorps ne développeront jamais de PR. Ce test ne peut donc suffire à lui seul, mais il contribue à l’information à prendre en compte. Le FR peut aussi être utile pour déterminer la gravité de la PR – un taux élevé de FR impliquant généralement une forte PR. Un autre test usuel est celui des anticorps anti-CCP. Ceux-ci se trouvent aussi chez la plupart des personnes atteintes de PR, et peuvent même être décelés avant que la maladie se déclare. Il existe encore de nombreux autres tests pouvant être utilisés. Certains permettent de mesurer l’inflammation et d’autres les taux sanguins. On utilise aussi parfois l’imagerie pour contrôler l’état des articulations. Un diagnostic précis ne pourra être établi qu’en prenant en compte toutes les informations, y compris les antécédents médicaux, les résultats de l'examen physique et ceux des analyses.

Les traitements conventionnels Les traitements conventionnels

Un traitement allant à la racine du mal devrait permettre de diminuer l’activité du système immunitaire, puisque l’auto-immunité est la véritable clé du problème. Il existe beaucoup de médicaments qui font cela très bien. Certains réduisent l’inflammation et les lésions structurelles des articulations en perturbant le développement du processus inflammatoire. D’autres bloquent les messagers chimiques que nous avons déjà évoqués, y compris les facteurs de nécrose tumorale, cytokines et interleukines [ 2 ]. Chacun de ces traitements est légèrement différent des autres, et tous n’auront pas la même efficacité sur tous les patients. Une approche par « essais et erreurs » pourra être le moyen de trouver le traitement le plus efficace.

Les traitements ciblant le système immunitaire ne sont qu’une option parmi d’autres. Des remèdes contre la douleur sont souvent utilisés. Ils n’agissent pas sur la cause de la maladie mais, puisqu’il n’y a pas de guérison de la PR, le soulagement des symptômes est un objectif tout à fait respectable. On compte parmi ces médicaments le Tylenol et les anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Le problème est que tous ces traitements peuvent avoir des effets secondaires, qui dans certains cas se révéleront graves. Les médicaments utilisés contre la PR peuvent provoquer des maux d’estomac, des problèmes cardiovasculaires et des complications hépatiques et rénales. C’est peut-être ici que les approches naturelles et concernant le mode de vie ont leur pertinence. Nous en parlerons dans le chapitre suivant.

Parmi les autres traitements conventionnels de la PR, on trouve la chirurgie de remplacement des articulations et les mesures spécifiques sur le mode de vie. La chirurgie articulatoire peut être indiquée si les autres traitements sont inefficaces ou si elle présente plus d’avantages que de risques. Ce sont souvent les plus grosses articulations, telles que les genoux, qui sont remplacées. On fait également appel à des pratiques quotidiennes, comme le repos, les étirements, les soins articulaires et la modification du régime alimentaire. Parmi les habitudes à prendre, l’exercice physique est l’une des plus importantes parce qu’il renforce la musculature et améliore la souplesse [ 4 ]. L’aérobic et la musculation sont particulièrement recommandés. L’exercice physique est une excellente stratégie préventive, qui devrait être prescrite le plus tôt possible. Pour être profitable, il devra prendre en compte les limitations physiques et la gestion douleur. Le régime alimentaire devra supprimer tous les aliments pro-inflammatoires, notamment ceux qui provoquent des réactions et des allergies. La prise d’aliments anti-inflammatoires tels que le poisson, qui contient des acides gras oméga-3, peut être une bonne piste.

L’approche naturopathique L’approche naturopathique

Une approche naturopathique de la polyarthrite rhumatoïde peut être valable à tous les stades de la maladie. Si elle intervient assez tôt, une telle approche peut parfois inverser la progression des symptômes et éliminer la douleur. L’ampleur du succès dépend du point de départ, de la nature des symptômes et de ce que l’on attend du traitement. Les pratiques quotidiennes mentionnées plus haut devraient être reprises et accentuées. Pour qui s’intéresse aux compléments alimentaires, l’huile de poisson est un excellent anti-inflammatoire et peut aussi diminuer la douleur et la rigidité articulatoire [ 5 ]. Pour intervenir sur l’origine du mal, les compléments qui aident à moduler le système immunitaire ne sont pas à négliger, notamment la vitamine D et les probiotiques. Ces derniers sont des bactéries bénéfiques, et les substances chimiques qu’elles métabolisent et sécrètent contribuent à réguler l’activité du système immunitaire. Chaque produit est différent, de même chaque souche. De nombreux produits disponibles aujourd’hui utilisent des préparations multi-souches, ce qui veut dire que la même gélule comporte des bactéries provenant de plusieurs cultures différentes. Les effets des probiotiques peuvent être très différents suivant les doses. Celles-ci seront déterminées par votre naturopathe en fonction des informations qu’il aura reçues sur votre cas. Pour un effet optimal, les probiotiques doivent être conservés au réfrigérateur et pris au cours des repas.

Les compléments à base de plantes peuvent être très efficaces. Les médecins naturopathes prescrivent plusieurs plantes anti-inflammatoires et immunomodulatrices. Parmi elles, le curcuma, le Boswellia et le saule. Les plantes sont souvent combinées avec d’autres compléments alimentaires pour faciliter le respect du traitement. Elles peuvent aussi être prises seules, sous forme d’extrait ou de comprimés.

L’acupuncture est un autre bon traitement possible de la PR. Elle peut être pratiquée dans l’esprit de la médecine traditionnelle chinoise, ou dans une perspective occidentale. Les deux options sont valables et peuvent avoir d’importants effets cliniques positifs. L’approche thérapeutique idéale forme un tout, favorise une bonne collaboration et offre des choix au patient. Pour cette raison, nous vous encourageons à faire appel à tous les praticiens disponibles pour vous permettre d’avoir un diagnostic clair et un vaste choix de traitements. Ici encore, le mieux est de prendre l’avis votre médecin naturopathe.