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Déséquilibres hormonaux : les œstrogènes et la progestérone - Causes, symptômes et traitement

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Causes, symptômes et traitement
By Dr. Ashley Kowalski, ND
Hampton Wellness Centre
1419 Carling Avenue, Suite 209
Ottawa, ON, K1Z 7L6
www.ashleykowalskind.com





Hormonal Imbalances De quoi s’agit-il ?

Le déséquilibre hormonal est un problème de santé auquel beaucoup de femmes sont confrontées. Celles-ci sont amenées à prendre de plus en plus de responsabilités – elles prodiguent des soins, s’occupent des enfants, en plus de travailler pour joindre les deux bouts. Elles sont en conséquence exposées à un stress de plus en plus important, une des principales raisons de l’augmentation des déséquilibres hormonaux. L’exposition aux xéno-œstrogènes dans les produits ménagers (les emballages en plastique), dans les produits de soins, voire dans l’eau du robinet, peut contribuer aux déséquilibres hormonaux, de même que de mauvais choix alimentaires. Ces déséquilibres proviennent de changements dans les taux relatifs d’œstrogènes, de progestérone et/ou de testostérone : les œstrogènes peuvent être trop élevés par rapport à la progestérone, ou la progestérone être trop faible, faisant paraitre élevé le taux d’œstrogènes. Notre article se concentrera sur ces déséquilibres entre progestérone et œstrogènes.

Les causes
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1) Le stress : Il s’agit d’une des principales causes de déséquilibre hormonal chez les femmes en âge de procréer. Le terme « épuisement surrénal » est couramment utilisé pour désigner la conséquence d’un stress chronique. Les glandes surrénales, situées au sommet des reins, produisent le cortisol, l’hormone du stress. Lorsque notre système nerveux sympathique (c’est-à-dire le mode « lutter ou fuir ») prédomine, notre organisme détourne toutes ses ressources vers la survie immédiate, favorisant ainsi la production de cortisol, ce qui laisse moins de temps et d’énergie pour le mode parasympathique, et affecte en conséquence la digestion, la production d’hormones sexuelles, etc. Le stress chronique provoque un changement dans les concentrations hormonales, ce qu’on nomme parfois le « détournement du cortisol » ou le « vol de la prégnénolone ». Dans cette situation, la production du cortisol prend le pas sur celle des hormones sexuelles ; les précurseurs et les ressources de l’organisme sont détournés pour produire davantage de cortisol, faisant chuter le taux des hormones sexuelles [1]. L’état psychique et émotionnel (notamment, et en particulier, le niveau de stress) est à prendre en compte dans le tableau clinique du déséquilibre hormonal. Les médecins naturopathes utilisent des tests salivaires pour le cortisol et les autres hormones afin de déterminer leur concentration et d’évaluer l’épuisement surrénal.


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2) Les xéno-œstrogènes : Nous sommes régulièrement exposés à ces « mauvais » œstrogènes, qui imitent les effets des véritables hormones. On trouve des xéno-œstrogènes dans des médicaments (pilule contraceptive), des cosmétiques, des produits ménagers, des pesticides et des plastiques. Sous l’effet des températures extrêmes (chaudes ou froides), les plastiques laissent échapper des composés œstrogéniques tels que le bisphénol A (BPA). Ces composés perturbent le système endocrinien et affectent la concentration en œstrogènes [2]. Limiter le plus possible l’utilisation de plastique permet de réduire votre exposition au BPA et aux œstrogènes synthétiques : utilisez des contenants et bouteilles d’eau en verre, réduisez votre consommation de conserves industrielles, utilisez des plastiques portant les symboles de recyclage 2, 4 et 5 [3]. Les xéno-œstrogènes sont plus puissants que les hormones produites naturellement par l’organisme ; ils imitent l’activité des œstrogènes en se liant plus fortement à leurs récepteurs [1]. Les substances chimiques qui ont une activité œstrogénique peuvent entrainer des problèmes de santé, tels des règles précoces chez les femmes ainsi qu’une augmentation du taux de cancer du sein et des ovaires [2]. D’autres problèmes de santé concernant la reproduction peuvent survenir : règles abondantes, sensibilité des seins et ballonnement caractérisent par exemple un déséquilibre appelé « dominance des œstrogènes », dans lequel soit la concentration en œstrogènes est supérieure à la normale, soit celle en progestérone est inférieure à la normale, entraînant une dominance relative des œstrogènes.


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3) Mauvaise alimentation et obésité : Une consommation excessive de glucides simples entraine l’accumulation de cellules graisseuses dans le corps, notamment dans la région abdominale. Ces cellules graisseuses contiennent de l’aromatase, une enzyme qui convertit la testostérone en œstrogènes. Les femmes en surpoids produisent donc plus d’œstrogènes que la normale. L’eau du robinet est une autre source d’exposition hormonale (beaucoup de gens jettent leurs surplus de médicaments dans les toilettes plutôt que de les rapporter à la pharmacie). Un filtrage par osmose inverse permet de réduire l’exposition aux hormones par l’eau du robinet [1].


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4° La ménopause : Notre taux d’hormones décroit naturellement à mesure que nous vieillissons. L’âge moyen de la ménopause est de 50 ans. Les œstrogènes sont la première hormone à diminuer, entrainant souvent des symptômes tels que sueurs nocturnes, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale et perte de libido [4]. Leurs hormones entrant en phase de transition, les femmes en période de préménopause connaissent également ces symptômes. Après la ménopause, les femmes présentent un plus grand risque d’ostéoporose en raison de l’effet protecteur des œstrogènes sur la santé osseuse.


Hormonal Imbalances Les symptômes :

Les changements hormonaux se manifestent par divers symptômes physiques, psychiques et émotionnels. Certaines femmes ont un tableau clinique présentant une dominance des œstrogènes. Dans ce cas, les symptômes comprendront souvent : sensibilité des seins, ballonnements, règles abondantes (en raison des fibromyomes), contractions (en raison de l’endométriose), sautes d’humeur et dépression. L’autre forme de la dominance des œstrogènes vient d’une carence en progestérone, appelée « dominance relative » des œstrogènes [1]. Les symptômes d’un manque d’œstrogènes sont notamment : sécheresse vaginale, bouffées de chaleur, maux de tête, insomnies, fatigue et perte osseuse. Le manque d’œstrogènes augmente le risque de cancer et de maladies cardiaques ; les œstrogènes naturels protègent des cardiopathies et de l’ostéoporose.

Un faible taux de progestérone peut se manifester par des symptômes de pertes, de coagulation, de règles longues (7 jours ou plus), avec un risque accru de fausse-couche. La progestérone est plus importante au cours de la deuxième moitié du cycle menstruel (la phase lutéale), pour permettre de mener une grossesse à terme. À la suite de l’ovulation, le corps jaune libère de la progestérone pour aider au bon développement de l’embryon.

Hormonal Imbalances Le traitement naturopathique

Le traitement d’un déséquilibre hormonal dépend du tableau symptomatique, des analyses, ainsi que de ce qui l’a provoqué. Les naturopathes utilisent souvent des tests salivaires à des moments précis du cycle menstruel (le 3ème ou le 21ème jour) pour déterminer la concentration hormonale. Une évaluation par votre naturopathe est importante pour écarter toute affection émergente et déterminer le meilleur moment pour pratiquer le test hormonal.

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1) Phytœstrogènes : Ces substances agissent comme des œstrogènes « faibles » et exercent des effets sur les récepteurs d’œstrogènes de l’organisme. Le soja et la graine de lin sont des exemples de composés phytœstrogéniques.

2) Gattilier (Vitex agnus-castus) : Cette plante permet d’augmenter le taux de progestérone et agit sur l’équilibre hormonal. Un essai contrôlé randomisé a montré que le gattilier était utile pour réguler une phase lutéale trop courte, et pour augmenter les taux de progestérone et d’estradiol en milieu de phase [5].


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3) Indole-3-carbinol : On trouve ce composé dans les crucifères de la famille des Brassica ; il se transforme en DIM (di-indolylméthane) et favorise la capacité de l’organisme à métaboliser les œstrogènes en activant les enzymes détoxifiantes.

4) Thérapie de substitution hormonale bio-identique : Il s’agit de l’utilisation de molécules identiques à celles produites par l’organisme, afin d’atténuer les symptômes de déséquilibre hormonal. Elle est en général sans risque et a très peu d’effets secondaires par rapport à la thérapie de substitution hormonale classique. Les hormones bio-identiques sont synthétisées en laboratoire à partir d’un extrait végétal, avec un dosage différent suivant l’âge et le type d’utilisation. Voyez avec votre médecin naturopathe quelles sont les options possibles.

5) Soutien hépatique et consommation de fibres : Aider le processus de détoxification et d’élimination par le foie est important pour l’excrétion du surplus d’hormones telles que les œstrogènes. Un apport suffisant en fibres aide à fixer les hormones en excès et augmente leur vitesse d’élimination en facilitant leur transport vers le foie.

6) Traitement des causes : Éliminer l’exposition aux xéno-œstrogènes et aux progestatifs de synthèse, apprendre à composer efficacement avec les facteurs de stress, avoir une activité physique régulière et contrôler son poids, et faire des choix alimentaires riches en nutriments.


Conclusion:

Les déséquilibres hormonaux peuvent provenir d’une mauvaise alimentation, de la consommation d’eau non filtrée, de l’obésité, d’une exposition aux xéno-œstrogènes, de l’utilisation d’hormones de synthèse, ou encore d’un stress chronique. Pour éviter le déclenchement ou la récurrence d’un déséquilibre, il convient d’identifier et de traiter sa cause. La réalisation de tests est un bon point de départ pour savoir de quelle sorte de déséquilibre il s’agit, certains symptômes pouvant caractériser aussi bien un excès d’œstrogènes que de progestérone. L’étape suivante est de déterminer s’il faut ou non soutenir la production d’œstrogènes ou de progestérone, ou s’il faut réduire une exposition ou favoriser la détoxification. Prenez rendez-vous avec votre médecin naturopathe avant d’entamer une nouvelle supplémentation, pour vous assurer qu’il n’existe pas d’interactions ou de contre-indications au traitement.