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La diverticulose - Prévention et traitement

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La diverticulose - Prévention et traitement
by Dr. Krysten DeSouza, ND
Collaborative Healthcare Network
5-3405 South Millway, Mississauga, Ontario, L5L 3R1


Diverticular Disease

Une bonne partie des personnes qui consultent un médecin naturopathe le font principalement pour des problèmes digestifs. Après des mois d’examens et d’analyses, leur médecin conventionnel les a laissées sans réponse claire, et elles sont à la recherche d’un nouveau point de vue. D’autres fois, leurs examens d’imagerie révèlent quelque chose d’important, mais le système médical est malgré tout à court d’options thérapeutiques.

La diverticulose est un problème courant, entrainant une gêne gastro-intestinale significative, mais pour lequel il existe peu de solutions pharmaceutiques. Cette affection touche le gros intestin, responsable de la réabsorption des liquides dans le corps et de la formation des selles. Cet organe abrite une grande part des bactéries du corps, et repose sur un système de signaux nerveux et de contractions musculaires pour déplacer les substances sans effort conscient. Le gros intestin est formé d’une suite de poches reliées entre elles, un peu comme une chaîne de saucisses. La paroi intestinale est composée de nombreuses couches renfermant du tissu conjonctif pour maintenir la forme, du tissu vasculaire pour l’approvisionnement sanguin, et des connexions neuromusculaires pour le mouvement [1]. L’état du gros intestin dépend d’un équilibre délicat entre bactéries, ainsi que du déplacement des selles dans l’intestin, emportant les déchets sur leur passage.

Bien que la pathogenèse des diverticules ne soit pas encore bien comprise, on peut dire pour l’essentiel que la paroi du gros intestin s’affaiblit et forme des poches plus petites, ou diverticules, qui font saillie vers l’extérieur de cette paroi. À ce stade, on peut diagnostiquer une diverticulose à la suite d’une coloscopie, sans remarquer de symptômes aggravants. Le problème commence vraiment lorsque des particules de nourriture et de matière digestive se trouvent piégées dans ces diverticules, présentant alors un risque important d’infection bactérienne. On peut alors ressentir une forte douleur en bas à gauche de l’abdomen, des crampes, de la fièvre, et même remarquer la présence de sang dans les selles. Cette phase peut durer plusieurs semaines, les antibiotiques étant nécessaires pour éviter que l’infection se répande ; mais une fois la phase aiguë terminée, le patient se demandera pourquoi il a développé une diverticulose, et comment prévenir un nouvel épisode.

Examinons maintenant quelles sont les personnes qui présentent un risque particulier de diverticulose. D’après une étude de 2015, les facteurs de risque incontrôlables comprennent l’âge, le sexe, et l’hérédité [2]. Pas plus de 13% de la population de moins de 50 ans va développer une diverticulose, mais le pourcentage va augmenter en même temps que l’âge, et la prévalence monte à 66% chez les personnes au-dessus de 85 ans. Lorsque nous vieillissons, tous les tissus conjonctifs de l’organisme tendent à perdre en solidité et en élasticité, ce qui facilite la formation de diverticules. De même, certains troubles génétiques du tissu conjonctif, tels que le syndrome de Marfan et le syndrome d’Ehlers-Danlos, ont été reliés à une plus forte incidence de diverticulose. Le reste de cette étude confirme plusieurs choses que les médecins naturopathes pratiquent depuis des décennies. Les facteurs de risque contrôlables sont notamment le manque de fibres alimentaires, la consommation de viande rouge, le tabagisme, l’alcool, le poids, et le degré d’activité physique. Sur le fond, avec un bon régime alimentaire individualisé et des conseils de mode de vie, les poussées de diverticulose peuvent être réduites, voire même évitées !

Comment faire face à une poussée de diverticulose

Si vous avez déjà connu un épisode de diverticulose auparavant, vous saurez exactement quand une nouvelle poussée est sur le point de survenir. La partie inférieure gauche de l’abdomen devient douloureuse, avec une sensation de chaleur dans la gauche du bassin, et vous pourrez éprouver de la fièvre, des nausées et des vomissements. Si vous remarquez une grande quantité de sang rouge vif dans vos selles, consultez un médecin sans attendre. En dehors du gros intestin, les symptômes peuvent aussi comporter des mictions fréquentes, urgentes, avec sensation de brûlure [3].

Diverticular Disease

Si la douleur persiste plus de deux jours, les antibiotiques seront probablement nécessaires pour traiter l’infection. Il sera prudent de ne consommer que des soupes non assaisonnées, du bouillon ou des purées. À ce stade, les aliments pauvres en fibres peuvent permettre d’apaiser l’intestin, et d’empêcher une suractivité du tube digestif et un surcroît d’inflammation. Si le patient est ouvert à la phytothérapie, essayez une teinture d’hydraste du Canada, de myrrhe, de curcuma et d’échinacée. En parallèle, une dilution de poudre d’orme rouge et de racine de mauve permet de créer une couche protectrice de mucilage à l’intérieur des intestins et de favoriser leur cicatrisation. Les fruits à coques, les céréales, les graines, le popcorn et les fruits fibreux sont à éviter à tout prix, puisqu’ils peuvent se nicher dans les poches et aggraver l’infection. En outre, des bains de sel d’Epsom et des cataplasmes d’huile de ricin peuvent détendre les muscles abdominaux et réduire la gêne. Selon la gravité de la crise, le patient pourra ne boire que du bouillon pendant une semaine ou plus, mais devra suivre ensuite un régime progressif de retour à une alimentation complète [4].

Bouillons et soupes pendant la poussée de diverticulose
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Quand la douleur s’est calmée et que les antibiotiques sont en cours d’action, essayez des bouillons d’os et des légumes cuits à la vapeur ou en purée.
Une fois que le traitement antibiotique est terminé, que la douleur a disparu et que le patient cherche à prévenir une rechute, on ajoute à son alimentation du quinoa, du riz et d’autres céréales.

À ce stade, la personne doit passer en mode de prévention, essayer de consommer 25 à 30 g de fibres par jour, et ajouter un nouvel aliment tous les 3 ou 4 jours. À ce moment, les patates douces, l’avoine et les légumes-racines peuvent être ajoutés. Atteindre ce stade peut nécessiter plus d’un mois.

Comment éviter une rechute

Nous savons bien que notre alimentation nord-américaine standard est riche en glucides simples et mauvaises graisses, mais pauvre en végétaux fibreux. Nous avons tendance à boire de la caféine plutôt que de l’eau pour étancher notre soif, et à passer trop d’heures de façon sédentaire. Notre système digestif s’habitue à la déshydratation et ralentit son rythme, allant jusqu’à la constipation ou aux selles incomplètes ou malaisées. Prévenir une nouvelle poussée de diverticulose ou la formation de nouveaux diverticules implique souvent les mêmes habitudes de vie.

Un régime anti-inflammatoire ou un test de sensibilités alimentaires devrait être envisagé pendant la période de rémission qui suit une poussée de diverticulose, afin d’identifier les déclencheurs du système immunitaire. Aider le patient à comprendre ce qu’il peut et ne peut pas manger permet de mettre en place un programme de traitement individualisé, souvent mieux suivi qu’un programme alimentaire standard. Il faut insister sur l’importance de manger lentement, de bien mâcher les aliments, et d’éviter ceux qui sont froids et crus. Envisagez l’utilisation d’une enzyme digestive, de vitamines sublinguales B12, et D, et de magnésium pour favoriser le processus digestif et prévenir les carences nutritives.

Boire de l’eau doit devenir une habitude. Au besoin, on peut commencer doucement et augmenter la quantité chaque semaine, mais l’eau doit absolument faire partie du programme de traitement de la diverticulose. Mettez en place des rappels et des alarmes sur les ordinateurs et les téléphones portables, emportez une grande bouteille d’eau sur votre lieu de travail, ou encore ajoutez du citron ou des baies pour le goût. Quelles que soient les difficultés rencontrées pour boire de l’eau au cours de la journée, identifiez-les et inventez des solutions pour les surmonter. Les boissons caféinées, sucrées ou alcoolisées doivent être réduites, car elles augmentent les besoins en eau.

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Pratiquez des exercices physiques chaque jour, en variant leur intensité. Le mouvement augmente la circulation et régule les cycles du sommeil et de la digestion. Un entrainement d’intensité modérée peut consister à courir avec quelques pointes de vitesse, à faire du vélo en salle ou à suivre un cours de danse, une ou deux fois par semaine. Le reste de la semaine peut être consacré à des activités plus douces, telles que yoga, marche ou tai chi, pour aider l’organisme à se remettre, réduire le taux des hormones de stress et faciliter la digestion.

Le contrôle du stress est essentiel. En effet, le lien entre le cerveau et l’intestin est bien réel, et même si votre stress quotidien ne semble pas concerner votre corps, il a des effets très réels sur votre organisme. Lorsque le taux de cortisol, l’hormone du stress, augmente dans votre sang, il entraine perméabilité intestinale et indigestion [5]. L’inflammation s’accroit dans tout l’organisme, provoquant des fringales d’aliments peu sains, et la réponse immunitaire s’affaiblit. Que ce soit en prenant cinq minutes pour méditer chaque matin, en faisant de l’exercice tous les jours après le travail ou en allant se coucher 30 minutes plus tôt, chaque petit geste aide à réduire le stress et la production de cortisol dans le corps.

Dans le traitement de la diverticulose, l’important est d’être patient. Il s’agit bien sûr de la chose la plus difficile qui soit lorsqu’on souffre et qu’on ne peut retenir aucun aliment. Le revêtement intestinal guérira de lui-même sans autre intervention, mais le processus peut prendre des mois, et réintroduire trop tôt des aliments riches en fibres peut vous faire reculer de quelques étapes. Consultez votre médecin naturopathe afin de connaître les meilleures techniques pour faire face à la phase aiguë de l’affection, rendre les antibiotiques plus efficaces et éviter d’autres troubles intestinaux.