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La sclérose en plaques - Rien qu’une affection auto-immune ?

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Rien qu’une affection auto-immune ? by Dr. Krysten DeSouza, ND
5-3405 South Millway
Mississauga, ON L5L 3R1
905-607-3405

desouzanaturopathic.com



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La réponse la plus simple est : non – mais elle est un peu courte. La sclérose en plaques (SEP) est l’aboutissement d’une série de transformations complexes à l’intérieur de l’organisme, menant à une dégénérescence rapide à la fois physique, cognitive et, bien sûr, émotionnelle. Prenons les statistiques. La Société canadienne de la sclérose en plaques avance le chiffre de 77 000 personnes atteintes de la maladie, soit l’un des taux les plus élevés au monde [1]. Beaucoup de ces personnes sont invalides, alors que d’autres ne présentent que de très faibles symptômes. Si certains ont un lien génétique avec la SEP, d’autres n’ont pas d’antécédents familiaux, bien qu’ils développent la maladie. Les chercheurs sont toujours à la recherche d’un traitement, mais comment soigner une affection dont on comprend mal l’évolution ? Et un traitement unique sera-t-il vraiment suffisant pour aider des personnes présentant une telle variété de cultures, de modes de vie et de possibilités ?

Développement de la maladie

La SEP est reconnue actuellement comme une maladie auto-immune du système nerveux central. Elle résulterait de la dégradation de la gaine de myéline entourant les nerfs, une couche protectrice qui leur permet d’agir très rapidement pour produire des mouvements, des pensées, des réactions, etc. Le système immunitaire devient alors défectueux et commence à s’en prendre à des parties saines de l’organisme [2]. Plus le système immunitaire provoque de lésions, plus il y a de tissu cicatriciel autour des nerfs, et plus l’influx nerveux a du mal à se propager rapidement. Selon l’emplacement des lésions dans le cerveau, on observera un ralentissement des mouvements, une mauvaise coordination, de l’épuisement, de la faiblesse, des fourmillements, un impact sur le contrôle de la vessie et des intestins, et bien d’autres conséquences. La seule chose que cette définition n’explique pas, c’est qu’une personne atteinte de SEP puisse se sentir bien un jour et être complètement paralysée le lendemain. Les jambes peuvent être touchées aujourd’hui, et demain ce seront les bras. Et d’ici la fin de la semaine, tout ira parfaitement bien à nouveau, sans aucun symptôme !
En tant que médecins naturopathes, nous voyons l’organisme comme un tout, et évaluons tous les aspects de la personne. Certes, il y a bien une hyperactivité du système immunitaire dans cette maladie mais, en quête de sa cause profonde, nous voulons en savoir toujours plus ! Pourquoi le système immunitaire évolue-t-il ainsi ? Quels sont les facteurs qui accélèrent le processus, et comment pouvons-nous le prévenir ?

Comme pour toutes les affections traitées en naturopathie, nous commencerons par l’intestin et le foie. Le « microbiome », pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, désigne le bon équilibre des bactéries et des micro-organismes dans le tube digestif. Cet équilibre, au cœur de tout processus pathologique dans le corps humain, s’établit avant même notre naissance. Le fait de naitre par voie vaginale ou par césarienne entraine une grande différence quant au type de bactéries qui vivent en nous ; mais notre exposition aux microbes de l’environnement est également importante. Pour l’essentiel, les bactéries de notre microbiome déterminent comment et contre quoi notre organisme va lutter. Un système exposé à un environnement stérile n’apprendra jamais à se battre efficacement contre les micro-organismes dangereux, et un système trop souvent exposé aux antibiotiques ne pourra pas conserver de bonnes bactéries et maintenir son immunité.

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Si nous prenons en compte l’impact majeur de notre alimentation et de notre environnement sur notre système immunitaire, nous devons reconnaitre que le simple fait d’avoir un gène prédisposant à une maladie n’implique pas que l’on développera cette maladie. En d’autres termes, un environnement défavorable et une mauvaise alimentation peuvent créer de l’inflammation et provoquer l’expression du gène en question. À l’inverse, un environnement favorable et une alimentation bien équilibrée peuvent réduire le risque d’expression du gène de la maladie, voire nous préserver complètement de celle-ci. Les médecins naturopathes observent les changements provoqués sur certaines protéines par une mauvaise alimentation et un mauvais mode de vie. Les aliments génétiquement modifiés et les aliments transformés, par exemple, renferment de nombreuses protéines modifiées, dont nous ignorons plus ou moins les effets. N’est-il pas possible, dans le cas d’une maladie auto-immune, que la non-reconnaissance soit due à un système immunitaire normal qui ne reconnait pas une protéine modifiée, plutôt que, selon l’idée dominante, à un système immunitaire lui-même déficient ?

Dans une perspective clinique, le fait de modifier l’alimentation de patients atteints d’une SEP progressive a bel et bien démontré des résultats positifs. Le régime Swank a été conçu, et est largement reconnu, comme un régime à faible teneur en graisses, parfait pour limiter les symptômes neurologiques [3]. Faut-il attribuer le succès du régime Swank à une réduction des graisses transformées et saturées, et par défaut à une augmentation des repas cuisinés à la maison, riches en légumes et en protéines maigres ?

Nous avons abordé jusqu’à présent le rôle de l’alimentation, de la génétique et du microbiome dans le développement de la SEP. Mais nous n’avons toujours pas répondu à la question de savoir pourquoi certaines personnes sont affectées jusqu’à l’invalidité par la maladie, et d’autres, non. L’un des aspects les plus importants des soins concernant la SEP reste peu visible, et est rarement pris en compte. Les problèmes de santé psychique, notamment la dépression et l’anxiété, sont parmi les plus élevés dans cette population, les facteurs de stress jouant un rôle primordial dans l’accélération de la maladie. De fait, jusqu’à 50% des personnes atteintes de SEP souffrent de dépression [4]. En l’absence de traitement contre la SEP, beaucoup de ces patients se sentent abandonnés par le système médical, ce qui renforce leur sentiment d’impuissance et de frustration.

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Au plan biochimique, un niveau élevé de stress augmente le taux de cellules immunitaires pro-inflammatoires, y compris Th17, une cellule immunitaire qui creuse des trous dans la barrière hémato-encéphalique [5]. Cette barrière est cruciale pour garder le liquide encéphalique à l’écart du reste de l’organisme, et maintenir l’environnement stérile nécessaire au bon fonctionnement neurologique. En théorie, plus le stress est élevé, entrainant une réponse longue, plus la production de Th17 est importante, et plus elle endommage la barrière hémato-encéphalique. Ce qui donne libre accès à tout ce qui peut entrer dans le cerveau, le système immunitaire se précipitant alors pour tenter de contenir l’invasion, et augmentant en réalité l’inflammation. On peut supposer, d’après cet enchainement de réactions, que la SEP n’est plus seulement une maladie auto-immune, mais qu’elle est liée de façon significative avec l’inflammation chronique et les protéines modifiées dans le système.

Pourquoi consulter un médecin naturopathe en cas de SEP ?

Rétablir l’équilibre du microbiome : Un médecin naturopathe commence toujours par l’intestin, parce nous pensons que c’est la source du système immunitaire. L’équilibre ne dépend pas seulement des probiotiques ; il convient aussi d’éliminer l’excès de bactéries nocives. Un naturopathe apportera à votre intestin de la glutamine, des enzymes digestives, de l’huile d’origan, et probablement diverses plantes qui aideront votre organisme à se rétablir et à se rappeler comment se défendre par lui-même.

Identifier les allergènes alimentaires : La plupart des gens réagissent à certains aliments, et presque tous ont une petite réaction à un aliment spécifique tel que le gluten. La seule façon de le savoir est de supprimer l’aliment en question pendant un moment pour permettre au tube digestif de se rétablir. Continuer à consommer un allergène ne fera que détériorer le système immunitaire et faire progresser la maladie.

Mettre en place un programme d’exercices physiques légers : Vous aurez peut-être besoin pour cela de faire appel à d’autres professionnels de santé, mais, oui, l’exercice doit faire partie du programme. Même s’il ne s’agit que de marcher à pied ou de faire tourner ses bras, les connexions neurologiques qui se créent et se maintiennent se renforceront avec le temps.

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Gestion du stress et accompagnement social : Méditation dirigée, exercices de yoga, relaxation progressive, thérapie verbale, psychothérapie, coloriage, peinture, etc. – quel que soit le moyen utilisé, il faut absolument réduire le stress pour progresser et prévenir les rechutes. L’accompagnement social est particulièrement important, les personnes atteintes de SEP se sentant souvent isolées, et seules face à la perte de leur autonomie. La phytothérapie pourra aussi être utilisée pour contrôler l’anxiété et la dépression.

Acupuncture : C’est probablement le meilleur traitement pour la santé nerveuse, qui agit en augmentant la circulation aux extrémités nerveuses. De nombreux patients font part de résultats positifs sur l’engourdissement et les fourmillements dès la première séance. Ce qui, complété par des massages et des étirements, améliorera progressivement la force et la coordination musculaires.

Il n’y a pas de secret : lorsque vous consultez un médecin naturopathe, vous devez être prêt à vous mettre au travail. Les améliorations ne surviennent pas du jour au lendemain, tout simplement parce que la maladie ne survient pas non plus d’un seul coup. En tant que médecin naturopathe, je suis fière des solutions que je peux proposer aux patients atteints de SEP, et du soutien que je peux offrir à des personnes qui, sans cela, resteraient sans réponse. Il n’existe actuellement aucun traitement de la SEP, mais il reste beaucoup à faire pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de la vie.