Une peau saine grâce aux hormones - Approche naturopathique

Nous avons tous entendu dire que la peau est l’organe le plus étendu de notre corps. Elle joue un rôle crucial pour nous protéger des agents pathogènes, pour nous aider à éliminer nos déchets organiques, réguler notre température corporelle, et communiquer des informations grâce au sens du toucher. Il s’agit d’un organe complexe, affecté par notre environnement interne et externe, et dont on ne peut parler sans parler aussi d’autres systèmes organiques.

Commençons en abordant quelques-unes des principales hormones et leur impact sur notre peau.

La triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4) sont des hormones produites par notre thyroïde lorsque la thyréostimuline (TSH) l’informe que le corps a besoin de T3 et de T4. La thyroïde est responsable de diverses fonctions dans notre organisme ; nous savons tous que notre thyroïde est nécessaire pour réguler notre métabolisme et notre niveau d’énergie. Mais la thyroïde joue aussi un rôle crucial dans la régulation de nos autres hormones. Un mauvais fonctionnement de la thyroïde peut notamment provoquer les modifications cutanées suivantes :

• peau sèche ou grasse
• peau rugueuse
• rougeurs et démangeaisons
• augmentation de l’acné
• urticaire

Le taux de chacune de ces hormones n’est pas seulement important pris indépendamment, mais leur taux relatif, l’un par rapport à l’autre, est également crucial. Les œstrogènes connaissent généralement deux pics d’activité au cours du cycle menstruel, alors que la progestérone n’en a qu’un.

Un excès d’œstrogènes, appelé aussi dominance des œstrogènes, peut entrainer divers symptômes dus non seulement à ce taux élevé, mais aussi au taux proportionnellement bas de progestérone [1]. Ce tableau symptomatique présente généralement les caractères suivants :

• acné suivant la ligne de la mâchoire
• augmentation de la production de sébum et de graisse cutanée
• inflammation cutanée de type cyclique

Le faible taux d’œstrogènes qui accompagne le vieillissement entraine, pour sa part, ses propres conséquences, parmi lesquelles :

• diminution de l’élasticité et augmentation des rides
• fragilisation de la peau
• destructuration et affaissement
• baisse de rétention d’eau et augmentation de la sécheresse

Généralement désignée comme une hormone mâle, la testostérone est importante aussi bien pour les femmes que pour les hommes [2]. Chez les femmes, un taux élevé de testostérone, souvent appelé excès d’androgènes, peut entrainer :

• production de sébum excessive
• augmentation de l’acné
• hirsutisme (pilosité excessive)

Ces symptômes sont ceux que l’on observe généralement dans le SOPK.

Cette hormone du stress est produite par nos surrénales, deux glandes situées au sommet de nos reins. Le cortisol contribue à alimenter notre réaction de lutte ou de fuite, régule l’inflammation et la tension artérielle, contrôle l’utilisation de nos ressources énergétiques, et est responsable du cycle veille-sommeil. Nos glandes surrénales produisent quotidiennement du cortisol, et notre organisme peut au besoin en produire davantage, mais il arrive qu’il peine à suffire à la demande. Un fort stress non pris en charge, qu’il soit de nature physiologique ou psychique et émotionnelle, peut conduire à une dérégulation du cortisol [3]. Les effets sur notre peau pourront alors être :

• augmentation de la production de sébum, et réponses inflammatoires cutanées telles qu’acné, couperose et eczéma
• peau terne et augmentation des rides
• mauvaise cicatrisation
• davantage de boutons de fièvre, d’acné, d’eczéma ou d’infections fongiques, en raison d’une modification du microbiome cutané et d’un mauvais fonctionnement du système immunitaire.

C’est l’hormone chargée de la régulation glycémique. La « résistance à l’insuline », une expression que l’on voit et que l’on entend souvent, signifie que nos tissus ne répondent pas à l’insuline comme ils le devraient [4]. En temps normal, l’insuline réduit notre glycémie en favorisant le stockage ou l’utilisation du sucre par nos tissus. Lorsque survient une résistance à l’insuline, comme dans le diabète et le SOPK, les changements cutanés peuvent être :

• augmentation des acrochordons (molluscum pendulum)
• augmentation de l’acné et de l’hirsutisme (pilosité excessive)
• épaississement et pigmentation cutanés (acanthosis nigricans)
• affections inflammatoires du type psoriasis

Mangez coloré : Les fruits et les légumes contiennent beaucoup de vitamines et de minéraux, et sont riches en antioxydants. De plus, ils fournissent aussi notre corps en composés qui favorisent le processus de détoxification par le foie et le métabolisme des hormones.

Achetez bio quand c’est possible : Les pesticides peuvent perturber nos hormones, augmenter notre taux de toxines, augmenter l’inflammation, et même être cancérigènes. Le Groupe de travail sur l’environnement publie chaque année une liste des « douze pires » ingrédients, c’est-à-dire des fruits et légumes qui contiennent le plus de pesticides et devraient être achetés en bio [5].

Déterminez vos sensibilités alimentaires et favorisez votre santé intestinale : La plupart des inflammations viennent de nos intestins ; lorsque l’élimination intestinale ne fonctionne pas comme elle devrait, nos hormones et notre peau en souffrent. Les réactions aux sensibilités alimentaires sont généralement associées aux problèmes de peau tels que couperose, eczéma, psoriasis, urticaire et acné. Un régime d’élimination ou un test de sensibilité alimentaire peuvent aider à déterminer les sensibilités alimentaires pour réduire l’inflammation, optimiser les hormones et obtenir une peau resplendissante. Parmi les aliments provoquant souvent des problèmes de peau, citons les produits laitiers, les œufs, le maïs, les arachides et le blé.

Mangez des aliments riches en fibres : Non seulement les fibres assurent une bonne élimination par le système digestif, mais certains types de fibres se lient aussi aux toxines et aux métabolites hormonaux et les entrainent hors du corps ! Les graines de lin, les céréales complètes, les fruits et légumes, et les graines de chia sont de bonnes options.

Buvez de l’eau : Tout est dit !

Absorbez suffisamment de protéines et de lipides : Ils constituent la base de nos hormones et de nos tissus conjonctifs, et sont également nécessaires pour l’entretien et l’hydratation.

Évitez ou limitez les sucres raffinés : Non seulement ils perturbent votre système immunitaire, mais dérèglent aussi votre taux d’insuline !

(sous le contrôle d’un professionnel de santé)

La vitamine C, le zinc et la vitamine A sont des exemples de compléments qui peuvent être pris pour favoriser la santé de la peau en aidant au remplacement des cellules cutanées. Les fruits, les légumes, les fruits à coque et les graines en fournissent une partie, mais il nous en faut parfois davantage.

La menthe verte en infusion permet de limiter les problèmes de peau causés par un taux élevé de testostérone, de même que des plantes telles que Serenoa repens et la racine d’ortie.

Certaines plantes comme le gattilier et l’actée à grappe peuvent être bénéfiques pour la progestérone et les œstrogènes.

Les plantes adaptogènes du type rhodiola, réglisse, ou basilic tulsi permettent de soutenir les surrénales, et donc le cortisol, les hormones sexuelles et l’activité de la thyroïde.

Notre thyroïde peut être soutenue, en dehors des produits pharmaceutiques, par le sélénium, le zinc, l’iode, le fer, la vitamine D et les plantes contenant de la L-tyrosine, comme Ashwagandha et Rehmannia.

Les plantes bénéfiques pour le foie – telles que le chardon-Marie, la racine de pissenlit et la bardane – peuvent aider le processus de détoxification et le métabolisme hormonal.

Ce que vous mettez sur votre corps, et la façon dont vous le traitez, est tout aussi important que ce que vous mettez à l’intérieur.

Évitez les métaux lourds, les substances chimiques agressives, les perturbateurs endocriniens : ces substances sont très répandues dans les produits de soins corporels et de maquillage, depuis le plomb et le talc jusqu’au bisphénol A et au triclosan. Gardez vos distances avec ces produits, qui peuvent interférer avec vos hormones même en application locale. La Base de données sur les cosmétiques du Groupe de travail sur l’environnement est un bon début pour vérifier la fiabilité des ingrédients utilisés dans les cosmétiques [6].

Crème solaire : Utilisez-en régulièrement ! Optez pour les produits sans oxybenzone, contenant de l’oxyde de zinc. Les lésions oxydatives accentuent le vieillissement de la peau, et peuvent apparaitre plus de 10 ans plus tard !

Utilisez des produits à base de plantes : Les plantes débordent d’antioxydants, et sont une excellente façon de protéger et de nourrir la peau. Thé vert, lavande, huile d’onagre, resvératrol, huile de jojoba, avoine, autant d’ingrédients bons pour votre peau – mais demandez à un professionnel de santé ce qui vous conviendra.

Découvrez votre nouvelle peau : L’exfoliation, que ce soit par un gommage doux ou avec des acides hydroxylés tels que les AHA et les BHA, peut être très utile pour garder une peau souple et éclatante.

Bougez régulièrement : Exercices physiques et mouvement favorisent la détoxification et le processus d’élimination, améliorent la qualité du sommeil, augmentent la circulation et le niveau d’énergie, et améliorent l’humeur – tout cela étant bénéfique aux hormones et à la peau.

Dormez suffisamment : Si nous dormons mal, nos hormones deviennent incontrôlables, l’inflammation s’accroit, la production de sébum peut augmenter et notre système immunitaire devient moins résistant.

Prenez soin de votre mental : Notre état de conscience, nos réactions et notre niveau de stress ont un impact sur notre physiologie. Avoir des exutoires pour nos émotions, des activités qui nous apportent du plaisir, ne pas nous surmener et être attentionnés avec nous-mêmes sont des considérations très importantes pour nos hormones, notre peau et notre bien-être en général.

Demandez l’aide d’un professionnel : Il est toujours préférable de travailler avec un professionnel de santé, capable de traiter nos problèmes d’hormones et de peau.