Aller au contenu principal

Qui a peur de la grippe ? - Approches naturopathiques

Français

Alors que l’hiver 2019 bat son plein [1], la grippe et sa cohorte de symptômes sont au rendez-vous. Le froid nous contraint à rester à l’intérieur, nous exposant à échanger nos bactéries, nos virus et autres agents pathogènes mutuels. Vous rappelez-vous cet inconnu que vous avez croisé dans le métro ? Oui, celui avec une toux sèche, le nez qui coule, les yeux rouges et larmoyants, de la fièvre, des frissons, des courbatures, et autres manifestations déplaisantes [2]. Le simple fait d’inspirer et d’expirer le même air que lui a augmenté votre risque de tomber malade. Il est tout à fait impossible d’éviter à 100% l’exposition au rhume et à la grippe. Toute personne vivant en dehors d’un milieu stérile a de fréquentes interactions avec des microbes. Nous devons faire avec, c’est-à-dire, suivant l’optique, nous préoccuper de la prévention ou du traitement.

Flu

Aussi ennuyeux que cela paraisse, il est indispensable d’aborder les questions d’hygiène de base d’un point de vue naturopathique. De même que nous ne construirions pas la maison de nos rêves sans de solides fondations, nous ne pouvons parler de prévention de la maladie sans évoquer la suppression des germes. Voilà une expression étrange, à première vue. On parle plus couramment, avec le même sens, de décontamination. Techniquement, supprimer les germes signifie « Limiter ou inhiber la croissance des micro-organismes en appliquant un désinfectant manuel ou par lavage antiseptique des mains » [3]. « Antiseptique » est ici un mot très important. Avez-vous déjà vu une émission médicale montrant des chirurgiens qui se récurent les mains avant une opération ? Ils n’en finissent pas de frotter chaque centimètre de peau de leurs mains et de leurs avant-bras, et jusque sous les ongles. Chaque fois que vous êtes devant votre évier, imaginez que vous êtes un chirurgien. Dites-vous que tout ce qui vous échappe, faute de temps ou de volonté, risque de nuire à quelqu’un en faisant pénétrer la maladie chez vous. Alors frottez bien, même sous chacun de vos dix ongles ! Mesdames, si vous avez de magnifiques ongles longs, un simple lavage ne suffira pas. La science a montré qu’un ongle dépassant le bout du doigt de plus de 3 millimètres abritera des germes pathogènes de toutes sortes [4]. Alors gardez près de votre évier une brosse, réservée à la suppression des germes sous vos ongles, qu’il conviendra de remplacer au moins une fois par mois.

Flu

Il est aussi d’usage de se couvrir la bouche et le nez quand on tousse et qu’on éternue. Mais ce que l’on utilise pour se couvrir peut jouer pour ou contre soi. Si l’on utilise la main, l’avant-bras ou le coude, il faut aussitôt laver la partie en question. Pour gagner du temps, on utilisera de préférence l’intérieur d’un vêtement. De cette façon, les microbes resteront enfermés, avec moins de risque qu’ils pénètrent dans l’organisme. En parlant de vêtements, intéressons-nous à nos manteaux et nos vestes. Ils constituent souvent notre première ligne de défense, puisqu’une bonne partie des agents pathogènes que nous croisons touchent d’abord nos vêtements d’extérieur. Il faut donc les laver aussi souvent que possible. Entre deux lessives, ils doivent être entreposés à l’écart des pièces d’habitation. Après ces quelques aperçus sur la prévention de base, concentrons-nous sur la cuisine. Hippocrate est un médecin grec de l’Antiquité considéré comme le père de la médecine, qui a donné son nom à notre « serment d’Hippocrate ». Au 4ème siècle av. JC déjà, il avait compris que ce que nous mangeons et buvons est à la base de notre santé. On connait sa fameuse devise : « Mange sainement, et soigne-toi par ce que tu manges » [5]. Cela inclut évidemment ce que nous choisissons de consommer ou d’éviter. Même si nos papilles ne sont pas d’accord, nous savons que manger du sucre raffiné nuit à notre système immunitaire [6]. Voilà qui devrait nous motiver pour passer à la vitesse supérieure. Posons ce sac de confiseries et cette boite de gâteaux. L’alcool étant décomposé en sucre dans l’organisme, nous devrions aussi éviter tout type de boisson alcoolisée lorsque nous sommes en mode « prévention ». Alors, quelles friandises antibactériennes avaler à la place ? La réponse est : des aliments riches en vitamines et autres nutriments. La vitamine C est bien connue pour ses propriétés de renforcement du système immunitaire. Parmi les aliments crus qui contiennent cette vitamine : brocolis, poivrons jaunes, chou frisé, goyaves, kiwis, citrons, oranges et bien d’autres. Thym et persil renferment beaucoup de vitamine C, ainsi que d’autres composants qui peuvent agir comme des activateurs immunitaires naturels [7]. L’huile d’origan, extraite de cette plante aromatique présente dans de nombreuses cuisines, est un puissant antibiotique naturel, utilisé depuis des millénaires pour combattre les infections. Flu Si vous avez déjà eu des signes de réaction allergique après avoir consommé de l’origan, ou si vous êtes allergique à la famille des menthes, cette plante n’est peut-être pas faite pour vous. Il faut toujours consulter un médecin avant de commencer n’importe quel nouveau traitement. L’huile essentielle d’origan a un goût très particulier et très puissant. Cette plante ne doit être absorbée que l’estomac plein, pour éviter les troubles digestifs. Les compléments se présentent sous forme liquide ou de gélules. Si vous craignez son goût très âcre, les gélules sont peut-être préférables dans votre cas [8]. On pourrait parler pendant des semaines de l’utilisation médicale des aliments. De façon générale, dans l’intérêt de votre système immunitaire, consommez le plus possible de légumes, de fruits et d’aliments complets non transformés.

Enfin, l’importance d’augmenter notre consommation de liquides ne doit pas être sous-estimée s’agissant de la prévention des maladies hivernales. Pour faire simple, les bactéries et les virus ne sont pas évacués de l’organisme lorsque nous sommes déshydratés. Si ces agents pathogènes ne sont pas éliminés, ils s’y attardent et provoquent des maladies. La question est alors de savoir quelle quantité de liquide vous devez boire. Une règle bien établie consiste à calculer la quantité d’eau à boire d’après votre poids en livre. Avant de passer à ce calcul, il faut prendre en compte les troubles cardiaques, les troubles rénaux et les autres problèmes de santé chroniques pour la détermination des besoins en équilibre hydrique. Si votre médecin vous a indiqué une quantité d’eau à ne pas dépasser, respectez-la. Si on ne vous a jamais donné d’indication de cette sorte, utilisez la formule suivante pour estimer vos besoins :

votre poids (en livres) / 2 + 10 onces = vos besoins quotidiens en eau exprimés en onces.

Par exemple, une personne pesant 182 livres devrait boire environ 101 onces d’eau par jour (182/2 = 91, + 10 = 101 onces). Si le résultat dépasse 150 onces, oubliez le calcul et tenez-vous-en à 150 onces. Au-dessus de ce nombre, l’organisme risque d’être hyper-saturé et de commencer à perdre des sels minéraux.

Il est important de savoir que tous les principes de prévention s’appliquent toujours pendant traitement. N’hésitez pas à mettre en œuvre l’une des stratégies dont nous avons parlé si vous tombez malade. Abordons maintenant les options naturopathiques efficaces contre le rhume ou la grippe. L’acide aminé N-acétyl cystéine, souvent abrégé en NAC, est un élément très simple, très efficace pour assainir notre organisme. Cet antioxydant agit en liquéfiant nos sécrétions internes, facilitant ainsi leur excrétion. Plus vite nous nous débarrassons de nos microbes, moins nous sommes congestionnés, ce qui diminue notablement le risque d’infection secondaire telle que pneumonie, bronchite ou sinusite. Cet acide aminé est également très bon pour le système immunitaire et pour le foie. À nouveau, pensez à consulter votre médecin avant de commencer tout traitement. Les personnes qui ont des problèmes de rétention de cuivre doivent éviter ce traitement. La dose de NAC pour un adulte, en cas de maladie, est de 600 mg le matin et 600 mg l’après-midi [8]. Si vous constatez une augmentation de l’évacuation de mucus, c’est que le traitement fonctionne ! L’écoulement nasal n’étant pas une chose très agréable, une façon d’atténuer ce désagrément est d’ajouter du miel et du citron fraîchement pressé à de l’eau chaude avant de consommer. Le miel est un puissant antibiotique naturel et le citron renforce notre système immunitaire. Quand ils sont absorbés avec de l’eau chaude, la chaleur du liquide dilate les vaisseaux sanguins à l’arrière de la gorge, ce qui peut soulager la douleur, et apporter du sang frais pour aider à combattre l’infection [8].

Flu

Le sureau est un autre « secret » naturopathique pour lutter contre la grippe. Il est démontré que le sirop concentré de cette belle baie noire permet d’éradiquer la grippe plus rapidement qu’un placebo [9]. Comme toujours, assurez-vous auprès de votre médecin que le sureau vous convient avant de l’essayer pour la première fois. L’un des grands avantages du sirop de sureau est qu’il est naturellement sucré, ce qui le rend beaucoup plus facile à tolérer par voie orale. La posologie du sirop concentré est généralement de 15 ml quatre fois par jour, tant que les symptômes grippaux persistent. Enfin, le repos et l’évitement du stress sont des composantes essentielles d’un bon rétablissement. Notre anatomie et notre physiologie, quand elles sont surmenées et épuisées, n’ont simplement pas l’énergie nécessaire à notre guérison.