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La prévention et le traitement des infections pulmonaires - Approches naturopathiques

Tanya Lee
HBSc, ND
https://www.tanyaleend.com
24 October 2014
Français

La prévention et le traitement des infections pulmonaires - Approches naturopathiques
by: Tanya Lee, H.BSc., N.D.

572 Bloor St . W Suite 201
Toronto, ON M6G 1K1


Health Centre of Milton
420 Main St. E Unit 102–103
Milton, ON L9T 1P7

www.tanyaleend.com



Prevention and Management of Lung Infections - Naturopathic Approaches




Les infections respiratoires : introduction

Les infections respiratoires, particulièrement la bronchite aiguë et la pneumonie, sont parmi les maladies les plus courantes et les plus tenaces. Elles sont non seulement perturbantes et douloureuses tant que dure l’infection, mais leurs effets peuvent encore se faire sentir des semaines après. On a observé que la toux caractéristique de ces infections pouvait durer jusqu’à quatre semaines après l’infection initiale (1). Fièvre et fatigue sont des symptômes communs à toutes les infections. La bronchite aiguë est provoquée par une inflammation des bronchioles, les tubes apportant l’air qui gonfle les poumons. Quand elles sont infectées, les voies respiratoires bronchiques rétrécissent et s’encombrent de mucus, rendant difficile l’entrée de l’air dans les poumons. L'inflammation provoque également des spasmes de ces voies respiratoires, entrainant une toux persistante, sèche ou grasse. Les symptômes caractéristiques de la bronchite sont notamment une toux grasse et spasmodique, productive ou non, ainsi qu’une respiration courte et sifflante (1). La bronchite aiguë est souvent causée par un virus, rarement par une bactérie (2).

La pneumonie se définit comme un trouble respiratoire déclenché par une infection pulmonaire. Parmi les divers types de pneumonies, celles dont l’infection est provoquée par un virus, tel que le virus de la grippe, sont les plus fréquentes. La pneumonie peut aussi être causée par une bactérie, le plus souvent Streptococcus pneumoniae, généralement à la suite d’une infection virale – ce qu’on appelle une surinfection bactérienne. Les symptômes de la pneumonie peuvent être similaires à ceux de la bronchite, potentiellement plus graves, avec une toux productive de mucus jaune, vert ou teinté de sang (3).

Le traitement typique des infections respiratoires repose aujourd’hui sur les antibiotiques. Mais on sait que la prise répétée d’antibiotiques entraine des infections récurrentes et un affaiblissement de l’immunité, ainsi que des affections provoquées par d’autres types de microbes, telles que les candidoses et les Clostridium difficile (4,5). En raison du caractère viral de la bronchite aiguë, son traitement par des antibiotiques est discutable, et pose la question de savoir si les effets positifs l'emportent sur les effets négatifs des antibiotiques sur le système immunitaire (2). Il est nécessaire de chercher des modes d’intervention qui renforcent au contraire celui-ci, et permettent de réduire la gravité, la durée et la fréquence des infections respiratoires, ainsi que de prévenir de futures infections. Malgré les témoignages positifs apportés par les personnes qui ont recours aux médecines naturelles pour réduire la gravité et la durée de leurs maladies respiratoires, il existe très peu de preuves scientifiques pour appuyer ces résultats.


Probiotics and Immune Health Les probiotiques et la santé immunitaire

La paroi intestinale est la principale barrière et interface entre le système immunitaire et l’environnement extérieur. Nos intestins abritent la partie la plus importante de notre système immunitaire, le tissu lymphoïde du tube digestif (ou GALT, de l’anglais gut associated lymphoid tissues), qui détermine pour une grande part la force de notre système immunitaire. Les probiotiques influent sur celui-ci en construisant une barrière de « bonnes » bactéries pour contrer le développement de « mauvaises » bactéries (6). Les facteurs qui provoquent un déficit en bonnes bactéries sont liés au mode de vie, et notamment à l’alimentation, mais l’usage récurrent d’antibiotiques est l’une des raisons les plus courantes du déséquilibre de notre flore probiotique, ou « dysbiose ». De nombreuses maladies sont liées à un déséquilibre immunitaire, telles que les allergies, l’eczéma, l’asthme et la polyarthrite rhumatoïde, pour n’en citer que quelques-unes, qui ont été associées à la dysbiose (7). Les probiotiques ont fait l’objet de recherches complètes sur leurs effets positifs sur le système immunitaire, notamment en lien avec ces maladies, favorisant l’immuno-régulation et équilibrant les systèmes pro-inflammatoire et anti-inflammatoire (7,8). Les propriétés équilibrantes des probiotiques sur le système immunitaire ont été démontrées dans les infections respiratoires aiguës. Des études ont révélé qu’une supplémentation quotidienne en probiotiques est un bon moyen de calmer la toux et de réduire la durée des traitements antibiotiques chez les enfants, ainsi que de diminuer la gravité, la durée et le nombre d’infections des voies respiratoires chez les adultes en bonne santé au cours de l’hiver (9,10,11). Les données actuelles montrent que les probiotiques ne sont pas associés à des effets secondaires négatifs en dehors de symptômes gastro-intestinaux très légers, tels que des gaz (12). La posologie des probiotiques est variable, la dose standard prescrite par les médecins naturopathes allant de 5 à 200 milliards d’unités formant colonies par jour.


Herbs Specific for Coughs Les plantes contre la toux

Un certain nombre de plantes sont couramment utilisées pour soigner les infections associées à la bronchite aiguë et à la pneumonie. Parmi les plantes les plus appréciées des préparations phytothérapiques actuelles, citons les variétés d’Echinacea, l’hydraste du Canada et le sureau, toutes utilisées pour leurs propriétés antivirales et antimicrobiennes. En réduisant la charge virale et bactérienne, ces plantes peuvent diminuer la durée et la gravité des symptômes infectieux, mais n’ont pas d’effets directs sur la toux. Plusieurs plantes sont utilisées traditionnellement pour soulager la toux, dont cet article va décrire quelques-unes.


Coltsfoot Le tussilage

Le tussilage (Tussilago farfara) est une plante vivace de la famille des Asteraceae. Ses fleurs sont depuis longtemps utilisées en Chine pour leur effet bénéfique sur le système respiratoire. On sait qu’il a des propriétés antispasmodiques, antimicrobiennes, anti-inflammatoires et apaisantes, qui en font un bon traitement des toux d’irritation dans la bronchite, l’asthme et la pneumonie (13). On l’a aussi utilisé dans le traitement de la tuberculose (14). Cette utilisation traditionnelle a conduit à des études préliminaires pour déterminer les propriétés biochimiques pouvant expliquer ces effets positifs sur les maladies pulmonaires. Une étude in vitro réalisée par Zhao et collaborateurs a révélé qu’un grand nombre de composants du tussilage avaient des propriétés antituberculeuses (14), et une autre a établi que la teneur très riche en flavonoïdes du tussilage pouvait expliquer ses propriétés anti-inflammatoires globales (15). Les feuilles contiennent beaucoup de zinc, ce qui peut aussi favoriser ses propriétés anti-inflammatoires et immunitaires (13,15). Le tussilage contient toutefois des composants appelés alcaloïdes pyrrolizidiniques, connus pour avoir des effets nocifs sur le foie et potentiellement cancérigènes (13). Il est recommandé de ne pas utiliser le tussilage sur de longues périodes, et de consulter un médecin spécialisé avant toute utilisation.


Le thym

Le thym (Thymus vulgaris) est une herbe aromatique de la famille des Lamiacées, dont les feuilles et les fleurs sont traditionnellement utilisées contre les toux spasmodiques. Les infusions de thym sucrées au miel sont utilisées dans les cas de bronchite, coqueluche, maux de gorge et congestion (16). Ses excellents effets sur la toux peuvent être attribués à ses propriétés antispasmodiques et expectorantes (13). Une étude en double aveugle contrôlée par placebo a révélé qu’un sirop contenant du thym et des feuilles de lierre réduisait de moitié les quintes de toux au deuxième jour de traitement, chez des adultes atteints de bronchite aiguë avec au moins 10 quintes de toux par jour (17). Le principal constituant actif du thym est une huile volatile, le thymol, très apprécié pour ses effets antispasmodiques sur la trachée, ainsi que pour ses propriétés antimicrobiennes contre certaines bactéries, notamment Salmonella typhimurium, les staphylocoques, et sept souches bactériennes à Gram positif et Gram négatif (16). Les propriétés antimicrobiennes et antispasmodiques du thym en font une plante extrêmement utile contre les pneumonies bactériennes. Le thym ne présente pas de contrindication connue ni d’interaction avec d’autres plantes médicinales (13,16). Les effets secondaires du thym sont rares, mais il a été associé à la dermatite allergique par des examens cutanés et à l'asthme professionnel par des tests d'inhalation (16).


Mullein Le bouillon-blanc

Le bouillon-blanc (Verbascum thapsus) est une plante bisannuelle originaire d’Europe et d’Asie, de la famille des Scrofulariacées. Ses propriétés pour soigner le système respiratoire ont ouvert la voie à son utilisation en Amérique du Nord comme plante médicinale, le plus souvent contre les toux d’irritation congestives (18). Les feuilles et les fleurs sont traditionnellement utilisées pour les maladies respiratoires en raison de leur effet tonifiant sur les muqueuses des voies respiratoires inférieures. On attribue ses qualités apaisantes sur les voies respiratoires irritées à sa richesse en polysaccharides, tandis que sa teneur en saponines stimule la production de fluide favorisant l'expectoration du mucus (13). Le bouillon-blanc a également montré des propriétés anti-catarrheuses qui en font une excellente plante à utiliser en cas de toux grasse persistant après l’infection (16). Les effets anti-inflammatoires s’exercent par le biais de glycosides iridoïdes permettant la guérison des membranes muqueuses. Le bouillon-blanc permet également d’atténuer la douleur dans la poitrine et de calmer la toux spasmodique (13,18). Ces propriétés rendent le bouillon-blanc très utile dans le traitement de la bronchite associée à une toux sèche, dure, spasmodique et douloureuse (13). Le bouillon-blanc a montré, lors d’études in vitro, des caractéristiques antivirales suggérant qu’il pourrait être utilisé dans des maladies respiratoires de type viral (19,20). Aucun effet secondaire ni interaction médicamenteuse n’a été rapporté concernant cette plante, et son usage est considéré comme sûr si elle est utilisée selon les prescriptions (13).


Conclusion

Les infections aiguës des voies respiratoires sont très communes dans nos sociétés. Souvent provoquées par une infection virale, qui se résout d’elle-même, elles peuvent évoluer vers une surinfection bactérienne ou entrainer des symptômes à long terme tels qu’une toux persistante. Les traitements habituels de ces affections reposent sur les antibiotiques, qui peuvent se révéler inefficaces, notamment en cas d’infection virale, et affaiblir le système immunitaire, ouvrant la voie à des infections plus graves. Il est important d’utiliser des traitements qui ne se contentent pas de permettre à notre système immunitaire de résister aux infections, mais qui peuvent également réduire la gravité et la durée de ces infections, ce que fait une supplémentation préventive en probiotiques. Certaines plantes utilisées traditionnellement agissent par leur effet antiviral et antibactérien combattant l’infection, mais ont aussi des propriétés utiles pour soulager la toux et apaiser les voies respiratoires, comme le tussilage, le bouillon-blanc et le thym. Des études supplémentaires seraient nécessaires pour confirmer ces effets, mais l'utilisation traditionnelle de ces plantes, leur fiabilité et leur peu d’effets secondaires en font d'excellentes options complémentaires pour soulager les symptômes des infections respiratoires aiguës.