L’autisme - Soins naturopathiques

Introduction

L’autisme est un trouble neuro-développemental à base biologique, entrant dans la catégorie des troubles envahissants du développement (1). Certains considèrent qu’il s’agit du type de troubles le plus grave du spectre (2). Les troubles du spectre de l’autisme comprennent l’autisme proprement dit, le syndrome d’Asperger, le trouble envahissant du développement (non autrement spécifié), le trouble désintégratif de l’enfance, et le syndrome de Rett (1). Chaque trouble du spectre peut être différencié en fonction de ses symptômes et d'autres traits cliniques. L’autisme se caractérise par des particularités qualitatives et une déficience dans l'interaction sociale et la communication, ainsi que par des intérêts restreints et un comportement rigide et répétitif (3). Les symptômes de l’autisme peuvent ressembler ou survenir en même temps qu’une déficience intellectuelle, un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité et/ou un trouble obsessionnel-compulsif (1).

L’autisme est un état permanent, dont l’impact sur les personnes affectées et sur leur famille est très grand. Il toucherait quatre fois plus les personnes de sexe masculin (4). Les comportements autistiques sont généralement présents dès la petite enfance, mais ne deviennent parfois évidents qu’à l’occasion d’un changement de circonstances. Ces comportements caractéristiques peuvent par exemple devenir manifestes lorsque l’enfant va pour la première fois à l’école. Le diagnostic de l’autisme est cependant fortement lié à la coexistence d’un certain nombre de maladies. Une récente étude a révélé qu’environ 70% des personnes autistes répondent aussi aux critères diagnostiques d’un autre trouble psychiatrique accentuant l’altération du fonctionnement psychosocial. L’autisme était perçu naguère comme un trouble du développement rare, mais les recherches récentes ont montré une augmentation de sa prévalence, et il concernerait aujourd’hui au moins 1% des enfants (3). Les troubles du spectre de l’autisme sont diagnostiqués chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte d’après la définition de la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM-10) et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, DSM-IV, 4ème édition (texte révisé, DSM-4-TR) (3).

La cause précise de l’autisme demeure inconnue. Certaines carences en vitamines et/ou en minéraux pourraient jouer un rôle dans son évolution (5). Les études récentes montrent également que l’autisme a probablement des causes génétiques, impliquant l’interaction et l’expression de multiples gènes (4). On sait que l’environnement joue un rôle important dans l’expression des gènes : expériences psychologiques et caractéristiques de l’environnement physique peuvent provoquer ou inhiber cette expression au cours du développement. L’expression de certains gènes peut affecter positivement ou négativement notre bien-être à une étape particulière de notre vie et au-delà (1). Cependant, une même cause génétique ne semble pas opérer dans tous les cas, ce qui indique que le trouble implique probablement plusieurs facteurs (4). L’évaluation génétique clinique peut comporter des analyses de laboratoire prescrites par le médecin traitant, ou l’orientation vers un généticien clinique. Les analyses génétiques en laboratoire peuvent inclure le test ADN caryotypique et moléculaire habituel et/ou une hybridation génomique comparative (1). La toxicité de métaux lourds, une infection virale subclinique, des bactéries et pathologies gastro-intestinales ainsi que les toxines produites par les processus métaboliques sont autant de facteurs environnementaux dont on pense qu’ils peuvent jouer un rôle dans l’étiologie du trouble (4).

Un diagnostic d’autisme repose sur la manifestation de symptômes répondant à des critères diagnostiques spécifiques. Une évaluation diagnostique complète devrait comporter un examen physique approprié ainsi qu’une enquête médicale sur les causes et les diagnostics associés (1). L’autisme de manifeste par un développement et un comportement atypiques dans les domaines suivants au cours des trois premières années de la vie :

1. Des interactions sociales déficientes, révélées par : a) un déficit notable dans la communication non-verbale (contact visuel, expression du visage, postures corporelles) ; b) une incapacité à développer des relations avec des pairs du même âge ; c) un manque de partage spontané des affects et d’intérêt pour les autres ; et d) un défaut de réciprocité sociale ou émotionnelle (intérêt ou attention restreints aux réactions, intérêts et sentiments des autres).
2. Un déficit qualitatif de compétences communicationnelles, révélé par : a) un retard ou des carences dans l’acquisition du langage (absence ou fréquence réduite de signes de développement précoce du langage tels que babil et jeux avec les sons, et une absence de discours phrasé ; b) une incapacité à initier ou à suivre une conversation ; c) un usage stéréotypé et répétitif du langage, ou l’utilisation d’un langage idiosyncrasique ; et d) une absence de développement de jeux d’imitation ou de simulation appropriés à l’âge.
3. L’existence de types de comportement, d’intérêts et d’activités restreints et répétitifs, révélés par : a) une préoccupation marquée pour un ou plusieurs centres d’intérêt limités et inhabituels ; b) un attachement inflexible à des habitudes ou des rituels spécifiques ; c) des stéréotypes moteurs (agiter les mains, se lécher les doigts, aller et venir, sauter) ; et d) une préoccupation pour certains détails (5).

Les soins concernant l’autisme se concentrent sur l’amélioration de la communication sociale, la prise en charge des comportements difficiles, le traitement des troubles sensoriels et de l’attention, la promotion de l’indépendance fonctionnelle et l’amélioration de la qualité de vie globale. Il n’existe pas à l’heure actuelle de traitement conduisant à la guérison de l’autisme (6).

1. La supplémentation en huile de poisson (acides gras essentiels oméga-3) apporte divers bénéfices pour la santé, l’amélioration de l’activité cognitive étant l’un d’entre eux. On sait que les enfants autistes ont des taux sanguins de DHA (acide docosahexaénoïque) et d’acides gras oméga-3 totaux réduits par rapport aux enfants mentalement retardés. Des parents ont rapporté une amélioration chez leur enfant en termes de santé générale, de qualité du sommeil, de compétences cognitives et motrices, de concentration, de contact visuel, de sociabilité, ainsi qu’une diminution de l’irritabilité, de l’agressivité et de l’hyperactivité grâce à une supplémentation en oméga-3 (7).
2. La vitamine A combinée aux acides gras oméga-3 peut être un meilleur choix que les acides gras oméga-3 seuls. L’huile de foie de morue est une bonne option, puisqu’elle contient de la vitamine A. On a suggéré que l’autisme pouvait être provoqué par un défaut de protéines G-alpha, affectant les récepteurs rétinoïdes du cerveau. La vitamine A permet de reconnecter les récepteurs rétinoïdes essentiels à la vision, à la perception sensorielle, au traitement du langage et à l’attention (7).
3. La vitamine B6 a montré des effets positifs en supplémentation chez les enfants autistes. Elle améliore le contact visuel, réduit les comportements d’autostimulation, accroit l’intérêt, diminue les caprices et améliore la parole (7). Dans beaucoup de cas, l’autisme est donc considéré comme un syndrome dépendant de la vitamine B6 (8).
4. La vitamine B15 (acide pangamique et/ou calcium pangamate) agit comme une source méthylique et accroit l’oxygénation des tissus et des cellules de l’organisme. Elle améliore en particulier la capacité verbale et langagière chez les enfants autistes (7).
5. La supplémentation en magnésium permet de compenser sa carence potentiellement induite par la vitamine B6. Le magnésium réduit l’irritabilité, la sensibilité aux sons et l’énurésie pouvant résulter de la prise de vitamine B6 (8).
6. La N,N-diméthylglycine (DMG) est un dérivé de l’acide aminé glycine. On a montré qu’elle améliorait la communication verbale, les interactions sociales, l’énergie et la faculté d’attention des enfants autistes (7).
7. Les probiotiques recolonisent la muqueuse intestinale avec de bonnes bactéries. Ils permettent aussi la détoxification des composants psychoactifs et autres agents xénobiotiques. Les probiotiques participent au maintien de l’intégrité de la muqueuse intestinale, que l’on suppose compromise chez les patients autistes. Lactobacillus rhamnosus est une souche spécifique qui décompose les protéines dérivées du blé et des produits laitiers, ce qui peut être utile chez ceux qui excrètent de grandes quantités de protéines dans l’urine (7).
8. L’élimination du blé et des produits laitiers permet de réduire les comportements autistiques et d’améliorer les compétences sociales et communicationnelles. La capacité des patients autistes à décomposer les protéines issues du blé et des laitages est déficiente, ce qui entraine l’absorption de composés opiacés. Une surproduction de ceux-ci est liée à certaines des manifestations neuropsychiatriques de l’autisme. Il n’est pas rare que les enfants autistes présentent des lésions des surfaces muqueuses, entrainant une plus forte absorption de ces composés opiacés en raison d’allergies et d’intolérances au blé et aux laitages méconnues (7).
9. L’Empowerplus est un traitement à base de micronutriments qui, donné aux enfants autistes, abaisse leur taux d’activité, diminue le retrait social, la colère, l’irritabilité, et les comportements d’automutilation. C’est une combinaison de 16 minéraux, 14 vitamines, 3 acides aminés et 3 antioxydants (7).
10. Le glutathion est un peptide intracellulaire aux nombreuses propriétés, dont la détoxification des xénobiotiques et de leurs métabolites, et le maintien de l’équilibre réduction-oxydation intracellulaire. Le glutathion est le principal antioxydant produit à l’intérieur de l’organisme pour combattre les radicaux libres et le stress oxydatif. Le taux de glutathion est vraisemblablement plus bas chez les enfants autistes, et sa forme oxydée (disulfure de glutathion) est souvent présente à des concentrations plus élevées que la normale. Ce fait conduit à l’hypothèse que le stress oxydatif pourrait jouer un rôle dans la progression de l’autisme (4).

L’autisme est un type de troubles dans lequel la cause de chaque cas individuel peut être différente. C’est une affection multifactorielle, à la manifestation de laquelle des facteurs environnementaux aussi bien que génétiques peuvent contribuer. Des carences en minéraux et/ou en vitamines peuvent aussi être en cause. L’autisme se présente souvent en conjonction avec d’autres troubles psychiatriques et a un impact énorme sur la vie de la personne affectée et sur sa famille. Les critères diagnostiques spécifiques doivent être présents (généralement dès les trois premières années de la vie) pour que le diagnostic puisse être établi. À l’heure actuelle, l’autisme ne se guérit pas. La médecine factuelle suggère que les thérapies complémentaires et alternatives peuvent être efficaces pour en soulager les symptômes. Il est toutefois important de s’assurer qu’un traitement est sans risque avant de l’entamer. Un médecin naturopathe pourra déterminer les solutions les mieux adaptées à chaque patient, sur la base d’une bonne évaluation et d’une étude approfondie des antécédents.