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Post-partum - Le quatrième trimestre de la grossesse

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Post-partum - Le quatrième trimestre de la grossesse
by Dr. Samantha Bell, ND
www.samanthabellnd.com





Postpartum

La grossesse s’étend sur neuf mois, c’est-à-dire trois trimestres. Le post-partum (période qui suit l’accouchement) est parfois appelé le « quatrième trimestre », et peut être divisé en trois phases distinctes.

Voyons de plus près de quoi est fait ce quatrième trimestre.

La première phase correspond aux six à douze heures qui suivent l’accouchement [1]. Elle se passe généralement à l’hôpital, à la maternité, voire à la maison en cas d’accouchement à domicile. La durée de l’hospitalisation dépendra de la façon dont s’est passé l’accouchement et des complications éventuelles (pour la mère ou l’enfant) pendant ou après la naissance.

La deuxième phase désigne en général les six premières semaines qui suivent l’accouchement – certains auteurs la faisant courir jusqu’à la douzième semaine. Cette phase est aussi appelée la période puerpérale.

  • Les hormones féminines reviennent généralement à l’état « normal », hors grossesse, au bout de six semaines. La Faculté américaine d’obstétrique et de gynécologie (ACOG) a recommandé en 2018 que toutes les femmes puissent rencontrer leur médecin dans les trois premières semaines après l’accouchement [2]. Cette visite complète, à la fois pour la mère et l’enfant, doit absolument avoir lieu avant la douzième semaine, l’idéal étant qu’elle survienne avant trois semaines. Dans les faits, elle a lieu le plus souvent autour de la sixième semaine, quand elle a lieu – cette première visite postnatale étant souvent négligée.
    • États émotionnels au cours de la période puerpérale :
      • Votre taux d’œstrogènes et de progestérone a tendance à baisser après trois à cinq jours post-partum (essentiellement avec la montée du lait), ce qui peut être lié au « baby blues ». Celui-ci (sautes d’humeur, étourderies, tristesse, fatigue) est assez courant, mais disparait souvent dans les deux semaines. La dépression postnatale est autre chose ; il s’agit d’une dépression qui a lieu au cours de la première année qui suit l’accouchement. Votre médecin doit être à même de dépister une dépression postnatale grâce à des tests objectifs tels que l’Indice de dépression postnatale d’Edinburgh (EPDS).
      • L’un des symptômes émotionnels les plus courants de la période puerpérale est, bien sûr, l’anxiété.
    • Un autre facteur à prendre en compte est la mélatonine. Les modifications dans la sécrétion de la mélatonine peuvent influer directement sur la qualité du sommeil, les femmes pouvant faire face durant cette période à une plus forte exposition de lumière nocturne au cours des soins à leur nourrisson [3].
    • En plus de transformations hormonales significatives, cette période du post-partum peut donc comporter la perturbation et la privation de sommeil, l’orientation dans de nouvelles pratiques alimentaires et la compréhension des soins à apporter au nouveau-né (et aux autres enfants). Une modification des dynamiques relationnelles peut aussi intervenir avec la famille, les amis ou les collègues.
Postpartum

La troisième phase (commençant six à douze semaines après l’accouchement, selon les auteurs) est la période de post-partum retard. La recherche sur le post-partum retard s’intéresse principalement aux transformations physiologiques de l’organisme féminin. Les médecins naturopathes rencontrent beaucoup de femmes qui traversent cette phase. En plus des soins à donner aux nourrissons, nous travaillons avec les mères pour répondre à un certain nombre de leurs préoccupations, concernant notamment :

  • L’humeur ;
  • L’énergie ;
  • L’allaitement ;
  • La régulation du cycle menstruel ;
  • Le contrôle du poids.

Alors, de quels moyens dispose un médecin naturopathe pour aider les patientes dans cette troisième phase du post-partum ?

  1. En tant que naturopathes, nous pouvons mettre en place un dispositif fiable et non moralisateur pour discuter, vérifier et valider les paramètres postnataux. La discussion nous permet aussi (ainsi qu’à la patiente) d’évaluer l’environnement social.
    • Est-elle soutenue par sa famille ?
    • A-t-elle des relations qui peuvent l’aider ? Y a-t-il eu des changements dans ses relations ?
    • Y a-t-il des personnes sur qui elle peut compter en cas d’urgence ?
    • A-t-elle besoin d’être mise en relation avec un groupe avec qui partager son expérience ?
    • Doit-elle être dirigée vers d’autres professionnels de santé ?
  2. En ce qui concerne les analyses de sang, les médecins naturopathes ne considèrent pas toujours que les valeurs se situant dans la norme correspondent systématiquement à des valeurs « optimales ».
  3. Postpartum
    • La plage normale pour la TSH (un marqueur de la santé thyroïdienne), par exemple, est assez large, allant généralement de 0,35 à 5,00 mUI/l. Une personne peut entrer dans cette plage tout en présentant des symptômes qui justifieraient un examen plus poussé de la thyroïde. Pour la plupart, nous considérons comme optimale une plage allant de 1 à 2,5 mUI/l, les autres marqueurs thyroïdiens étant également à des niveaux corrects.
    • Un médecin naturopathe cherchera à optimiser les analyses de laboratoire, ce qui signifie que les antécédents de la patiente ainsi que ses symptômes seront toujours pris en compte pour évaluer les résultats d’analyses. Ceux-ci sont replacés dans un contexte individuel.
  4. Nous pouvons aider à réguler le cycle menstruel, et intervenir sur la santé sexuelle.
    • Il arrive que l’ovulation revienne dès le 27ème jour après l’accouchement (moins d’un mois !). Mais le délai moyen du retour de l’ovulation postnatale chez une femme qui n’allaite pas est de 70 à 75 jours. Pour une femme qui allaite, ce délai est d’environ six mois [4].
    • La plupart des femmes qui allaitent tendent à être en aménorrhée (absence de règles) sur une longue période du post-partum. Cela dit, certaines femmes retrouvent leurs règles dès les premiers mois bien qu’elles allaitent de façon continue. Si les règles sont revenues, il y a des chances que l’ovulation soit aussi de retour, ce qui veut dire que l’allaitement n’est pas une méthode de contraception fiable. Il est important que les femmes en post-partum, qu’elles allaitent ou non, examinent quelles sont leurs options contraceptives dès le début de la période postnatale.
    • La graine de lin peut constituer une solution pour réguler le taux d’œstrogènes chez les femmes en post-partum. Source de phytœstrogènes (lignanes) et d’oméga-3, la graine de lin permet de modérer le taux d’œstrogènes dans l’organisme. De plus, c’est une source bienvenue de fibres, aidant à réguler les selles.
    • La santé gynécologique est souvent un souci pour les femmes en période post-partum, surtout en cas d’accouchement par voie vaginale. Certaines d’entre elles connaissent des problèmes vaginaux, souvent des vaginoses bactériennes et des candidoses (levures). Un médecin naturopathe pourra surveiller et favoriser la santé gynécologique en s’attaquant aux facteurs de risque, et utiliser des stratégies (notamment des probiotiques) ciblant le microbiome vaginal.
    • Les troubles du plancher pelvien (périnée), fréquents également, pourront être pris en charge après orientation vers un spécialiste.
  5. Il est possible d’améliorer et d’optimiser la nutrition au cours de la période postnatale.
    • Intégrer des aliments riches en fer, ainsi que des compléments, si nécessaire.
      • Aliments riches en fer :
        • Non héminique (sources végétales) : mélasse verte, graines de courge, haricots secs (haricots blancs, rouges, cocos, pinto, noirs, azuki), pois secs (pois chiches, pois cassés, niébés), lentilles, épinards, flocons d’avoine, tofu et germe de soja.
          - Note : ne consommez les produits à base de soja (tofu, tempe, germes de soja) que sous forme bio et sans OGM.
        • Héminique (sources animales) : viande, poisson et volaille, y compris des huitres et du foie cuits (poulet, dinde).
      • Les patientes sont encouragées à consommer des sources de vitamine C en même temps que de fer, pour augmenter son absorption : fraises, tomates, poivrons, brocolis et agrumes.
    • Assurer une bonne hydratation, en particulier en cas d’allaitement.
      • Les patientes peuvent augmenter leur consommation quotidienne d’eau avec des infusions et des bouillons peu salés.
    • Évaluer les besoins protéiques et indiquer aux patientes les moyens d’absorber suffisamment de protéines, surtout lorsqu’elles allaitent. Il est très courant qu’une femme en post-partum ne consomme pas assez de protéines, ce qui peut provoquer des problèmes d’énergie, d’humeur, de pousse ou de perte de cheveux.
    • Postpartum
      • Sources de protéines végétales : tofu, tempe, germes de soja (cuits ou grillés), haricots (toujours cuits), fruits à coque (noix, amandes), graines (chanvre brut, chia, lin, courge, sésame, tournesol) et petits pois.
      • À nouveau, ne consommez les produits à base de soja (tofu, tempe, germes de soja) que sous forme bio et sans OGM.
      • Sources de protéines animales : fromage frais, yaourt grec, œufs, dinde, poulet, et poisson avec une bonne traçabilité.
    • Il se produit naturellement une perte de poids après l’accouchement. Une partie de cette perte de poids est due à l’accouchement lui-même (poids de l’enfant, placenta, liquide amniotique et sang). Après quoi, la plus grande partie du poids est perdue entre 6 semaines et 6 mois, surtout au cours des trois premiers mois. Chez la majorité des femmes, la perte de poids post-partum n’est généralement pas suffisante pour qu’elles retrouvent leur poids d’avant la grossesse [5].
      •  Une revue Cochrane (source de preuves scientifiques de grande qualité) a démontré que l’alimentation et l’exercice physique sont les moyens les plus efficaces pour perdre du poids en période post-partum. Il s’agit d’un autre domaine dans lequel les médecins naturopathes peuvent apporter une aide importante, en complément d’autres aspects de la santé maternelle postnatale [6].
  6. Les médecins naturopathes peuvent également utiliser de façon fiable et efficace la phytothérapie et les produits de santé naturelle pour la lactation, l’humeur, la vitalité, le sommeil, la santé gynécologique et la régulation hormonale. Note importante : les plantes et les compléments qui suivent ne sont que quelques-unes des pistes envisageables, et ne devraient être utilisés que sous la surveillance d’un médecin naturopathe. Ceux-ci sont formés pour évaluer les risques d’interaction avec d’autres médicaments ou compléments et s’assurer d’une utilisation sûre et pertinente en cas l’allaitement.
    • B-complex (on trouve une quantité importante de vitamines B dans certaines vitamines prénatales de bonne qualité), pour l’énergie et l’humeur.
    • Magnésium, pour le sommeil, réduire la tension musculaire, réguler les selles, et aider au métabolisme des œstrogènes. Il existe différentes formes de magnésium, dont un médecin naturopathe déterminera celle qui vous convient le plus.
    • Fenugrec, chardon béni ou galéga, pour favoriser la lactation.
    • Probiotiques, pour le microbiome vaginal.
    • Vitamine D, pour le système immunitaire.
    • Huiles de poisson (avec DHA) pour l’humeur et la santé cérébrale.
    • Adaptogènes, pour lutter contre la fatigue physique et mentale, et permettre aux femmes en post-partum de contrôler plus efficacement leur stress.
    • Il convient de surveiller et corriger tout signe d’anémie, les besoins en fer étant plus élevés pendant la grossesse et en raison des pertes de sang pendant l’accouchement.
  7. L’acupuncture est une thérapie d’appoint utile pour l’humeur, la vitalité et le sommeil. La plupart des médecins naturopathes sont habilités à l’utiliser dans leur pratique.