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Ménopause : de nouvelles approches - Quelles solutions ? À quoi vous attendre ?

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Ménopause : de nouvelles approches
Quelles solutions ? À quoi vous attendre ?

by Krysten DeSouza, ND
5-3405 South Millway
Mississauga, ON L5L 3R1

Menopause

La plupart des femmes passent toute leur vie à attendre la fin de leur cycle menstruel. « Finis, les ennuis ! » proclamons-nous, en supposant que cette époque bénie nous apportera la fin de tous les déséquilibres hormonaux, maux de tête, problèmes de peau, ballonnements, instabilité d’humeur – et bien sûr, risques de grossesse. Mais à mesure que le temps passe, et que de nouveaux symptômes apparaissent, la question peut devenir : « Suis-je en train de changer, ou est-ce autre chose ? », question très pertinente puisque les symptômes en cours de ménopause peuvent aller bien au-delà des traditionnelles sueurs nocturnes et bouffées de chaleur.

Alors, comment définir la ménopause ? Au sens usuel, le mot « ménopause » désigne la fin de la période de fécondité, le moment où les cycles menstruels s’arrêtent et où le taux d’œstrogènes diminue. Elle peut commencer dès 40 ans et s’étendre jusqu’à la soixantaine chez certaines femmes, le meilleur indicateur étant l’âge auquel la ménopause a débuté chez la mère, bien que les facteurs liés au mode de vie puissent avoir une grande influence sur cet âge.

Menopause

Toutes les femmes ont l’habitude d’être à l’écoute de leur corps, et le moindre changement peut nous tenir éveillées toute la nuit, à nous demander ce qui se passe. Une femme préoccupée par la préménopause notera une diminution constante de son taux d’œstrogènes lors des analyses de sang, et peut-être aucun autre symptôme. Pour tout praticien suivant une femme en période de préménopause, l’éducation est le point important. Une approche globale nécessite de recueillir des informations sur l’âge de la ménopause de la mère, les antécédents familiaux de cancers sensibles aux œstrogènes, et les techniques de gestion du stress.

On estime qu’une femme est en périménopause quand elle éprouve des symptômes tels que bouffées de chaleur et sueurs nocturnes. Certaines femmes remarqueront que leurs cycles sont plus courts, puis s’étendent subitement sur plusieurs mois. Par moments, les saignements peuvent devenir plus forts, ou alterner avec des saignements plus légers.

Menopause

L’analyse de sang est le moyen le plus sûr de diagnostiquer la ménopause. Une augmentation des taux d’hormone lutéinisante (HL) et d’hormone folliculo-stimulante (HFS) associée à une baisse régulière du taux d’œstrogènes permettent d’établir un diagnostic (1).

Beaucoup de femmes ne connaissent jamais de bouffées de chaleur ni de sueurs nocturnes, mais traversent une période où elles éprouvent d’autres symptômes. Les indices de la ménopause les plus courants sont : pertes de mémoire, confusion, sécheresse vaginale, fluctuation de l’humeur, dépression, anxiété et insomnie. Les cheveux et la peau subissent aussi des changements, devenant souvent plus secs et fragiles. La diminution des œstrogènes peut augmenter la perte osseuse, rendant les femmes plus sujettes à l’ostéoporose et aux fractures.

Suivi de la ménopause

Le suivi de la ménopause et ses objectifs dépendront du taux d’œstrogènes. La phase de préménopause est le bon moment pour s’intéresser aux antécédents familiaux et mettre en place des moyens de régulation hormonale. Plus le travail sur l’alimentation, l’activité physique régulière, le sommeil et la digestion, sera avancé au cours de cette phase, mieux la femme sera préparée lorsque les symptômes de la ménopause se manifesteront. Cela dit, de nombreuses femmes qui ont un mode de vie sain éprouvent pourtant des symptômes significatifs, alors que d’autres, avec des habitudes moins saines, n’en auront aucun. La génétique est alors en cause, au moins en partie, mais plus nous contrôlons les facteurs liés au mode de vie, mieux les choses se passeront.

La visite chez le naturopathe n’apparait souvent indispensable que lorsque la femme est en pleine ménopause, et éprouve des symptômes qui perturbent sa vie quotidienne. À ce stade, les fluctuations hormonales peuvent créer un ensemble confus de symptômes impliquant œstrogènes, progestérone, hormone thyroïdienne et cortisol, l’hormone du stress. La prise en charge requiert alors un travail d’enquête pour déterminer par où commencer et sur quel processus hormonal agir. De nombreux guides existent pour simplifier cette enquête, ainsi qu’une grille d’analyse d’urine et de sang pouvant aider à découvrir comment sont métabolisées les hormones. L’un de mes tests favoris est le DUTCH (Dried Urine Test for Comprehensive Hormones, bilan hormonal complet à base d’urine déshydratée) de Precision Analytical, qui fournit un diagramme d’évolution qui simplifie les résultats pour le praticien comme pour la patiente. Sur la base de ces résultats, toute une gamme de plantes, vitamines, micronutriments et antioxydants peut être utilisée pour jouer sur les taux d’hormones et apporter un soulagement à court et à long terme.

Menopause

Il faut se rappeler que la ménopause est un processus naturel et non pathologique, et que l’objectif du traitement n’est jamais d’inverser ce processus. En réalité, le risque d’avoir des taux hormonaux élevés pendant de longues périodes peut avoir de dangereuses conséquences. La médecine conventionnelle propose aux patientes une solution appelée thérapie de substitution hormonale, ou opothérapie, qui fournit de faibles taux d’œstrogènes et de progestérone pour maintenir les taux sanguins. Les femmes dont la famille présente un risque élevé de cancer sensible aux œstrogènes ne devraient pas s’aventurer dans cette voie, les risques l’emportant largement sur les avantages (2). La substitution hormonale peut néanmoins s’avérer bénéfique pour les femmes dont les symptômes ont un impact important sur leur vie quotidienne. Une thérapie de substitution hormonale bio-identique est apparue ces dernières années, reposant sur l’utilisation d’hormones naturelles en crèmes locales fournies par les naturopathes. Quelle que soit la méthode choisie, les taux d’hormones et d’enzymes hépatiques de toute patiente suivant une thérapie hormonale devraient être surveillés, de même que l’apparition de nouveaux symptômes tels que saignements, crampes et sécrétions anormales.

Quelles options pour éviter la substitution hormonale ?

Nous l’avons vu, la meilleure façon de commencer concerne toujours l’alimentation et la digestion. C’est sur elles que repose l’édifice de la santé, et sans une bonne digestion et absorption des nutriments, pas d’impact possible sur les hormones. Normaliser la digestion implique d’identifier et d’éliminer les causes de ballonnement, gaz et brûlures d’estomac, ainsi que de réguler les selles. Il convient aussi d’identifier les sensibilités alimentaires, soit par l’utilisation de tests, soit en suivant un régime d’élimination anti-inflammatoire spécifique à la patiente. D’après mon expérience, l’élimination du gluten, de l’alcool, de la caféine et de la viande rouge agit en profondeur pour réduire la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur, offrant à la plupart des femmes un meilleur sommeil. Un tel changement de régime alimentaire n’est cependant pas une entreprise facile, et nécessite un accompagnement en ce qui concerne les idées de recettes et de planification des repas.

Nous savons que ce que nous absorbons détermine le bon fonctionnement de notre organisme, mais ce que nous éliminons est tout aussi important pour notre santé. Les hormones sont des molécules liposolubles, ce qui signifie qu’elles sont stockées de préférence dans nos tissus adipeux. Elles sont également très facilement réabsorbées par l’organisme. Avec une digestion paresseuse et une tendance à la constipation, les hormones excédentaires, normalement excrétées, pourront donc être réabsorbées par le sang et s’accumuler dans la circulation. L’activité physique est le plus puissant traitement antidépresseur, anti-inflammatoire, anticancer et anti-obésité qui soit. La capacité à brûler les graisses libère les hormones qui y sont stockées, ce qui, associé à des selles régulières, permet l’élimination des hormones superflues. La transpiration est également un bon moyen d’élimination par la peau, mais si vous faites partie des gens qui transpirent peu, demandez à votre médecin si la pratique du sauna est indiquée dans votre cas.

De nombreuses plantes sont utilisées pour l’équilibre hormonal et pour éviter les fluctuations rapides qui provoquent les bouffées de chaleur. Parmi les plus courantes, citons l’actée à grappe et l’igname sauvage. Ces plantes ne conviennent pourtant pas à tout le monde, et doivent être utilisées avec prudence. Voici ma liste de plantes et de remèdes favoris contre les symptômes de la ménopause :

  • La réglisse est connue pour soulager les surrénales et favoriser la production de cortisol. Ce dernier jouant un rôle important dans la détermination du taux de progestérone, la régulation des surrénales et de leur production hormonale peut réduire les symptômes de la ménopause.

  • Menopause
  • L’angélique de Chine est une plante utilisée communément en médecine traditionnelle chinoise pour équilibrer le sang, réguler le cycle menstruel et favoriser les organes reproducteurs. Elle est le plus souvent utilisée en combinaison avec d’autres plantes, et a montré son efficacité pour réduire les bouffées de chaleur (3).

  • La poudre de racine de maca a une affinité avec le système endocrinien et les glandes qui produisent le mucus. Elle est utilisée traditionnellement en Amérique du Sud contre l’irrégularité menstruelle, les déséquilibres hormonaux, et plus couramment contre la sécheresse vaginale. Elle ne montre généralement son efficacité qu’après au moins un mois d’utilisation régulière (4).

  • Menopause
  • Le trèfle violet est aussi utilisé en combinaison avec d’autres plantes régulatrices des hormones. Il contient deux œstrogènes végétaux appelés génistéine et daidzéine, également présents dans le soja (5). À utiliser avec précaution chez les femmes qui ont des antécédents familiaux de cancers sensibles aux œstrogènes.

  • Le millepertuis a mauvaise réputation en raison de ses effets sur les enzymes du foie et de sa capacité à altérer le métabolisme de certains médicaments. Chez les personnes qui ne prennent aucun médicament, cette plante peut se révéler très efficace dans le traitement de la dépression, de l’anxiété et de l’insomnie au cours de la ménopause. Je préfère l’utiliser en association avec d’autres plantes ayant une action sur l’humeur et sur les surrénales, telles que la rhodiola, les deux pouvant se trouver sous forme liquide ou en cachets.

Au-delà de cette liste, il existe bien d’autres solutions phytothérapiques ou nutritionnelles pour corriger les déséquilibres hormonaux. La beauté de la médecine naturopathique réside dans sa capacité à individualiser les traitements, et à déterminer un protocole spécifique adapté aux caractéristiques génétiques, de mode de vie et de symptômes de chaque personne.
La ménopause est souvent présentée comme une expérience à craindre, en raison de l’inconfort éprouvé par de nombreuses femmes. Une bonne prise en charge et un bon suivi permettent heureusement d’en faire une période que les femmes peuvent traverser sans dommages.