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Vous perdez vos bouclettes ?... - Les 7 façons de perdre ses cheveux

Melvia Agbeko
BSc, ND
https://www.ccnm.edu
22 November 2015
Français

Vous perdez vos bouclettes ?... - : Les 7 façons de perdre ses cheveux.

by Dr. Melvia Agbeko, BSc, ND

Trinity Health Clinic
516-220 Duncan Mill Road
Toronto, ON
M3B 3J5
www.melviaagbekond.com
www.trinityhealthclinic.com



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Introduction

Nos cheveux sont souvent un bon révélateur de notre personnalité et de notre humeur. Bouclés, raides, torsadés, tressés ou frisés, ils expriment universellement la beauté, la sensualité, la fertilité et le charme et sont un indicateur de notre état de santé. Ils protègent notre tête et notre peau, nous isolent et ajoutent à notre personnalité. Sur le plan biochimique, nos cheveux reflètent l’état de notre organisme. Socialement, ils nous aident à définir ce qui nous rend uniques. Il n’est donc pas étonnant que l’économie du secteur génère chaque année des millions, si ce n’est des milliards, de revenus. Des rituels capillaires ont existé dans toutes les cultures, et c’est peut-être en eux que s’expriment le plus l'estime de soi, la confiance et la beauté de chacun. La façon dont notre coiffure joue sur notre humeur se reflète dans des expressions courantes telles que « se faire des cheveux » ou « être de bon poil ». Il n’est donc pas difficile d’imaginer ce que peut ressentir quelqu’un dont « la crinière » commence à tomber.

Les cheveux sont principalement constitués d’une protéine, la kératine, et se développent à partir d’un follicule situé juste sous la surface de la peau. C’est au niveau de ce follicule que les vaisseaux sanguins apportent les nutriments dont le cheveu a besoin pour pousser. Celui-ci sort de la peau comme une gaine, une enveloppe « morte ». Une fois que le cheveu ne reçoit plus les éléments qui lui sont nécessaires pour se développer, il tombe ou dépérit.

Tout ce qui concerne la nature respecte un cycle de croissance, d’équilibre, de mort et de régénération – et les cheveux ne font pas exception. Les quatre grandes phases du cycle pilaire sont : l’anagène (caractérisée par la croissance rapide et la prolifération) ; la catagène (période d’apoptose cellulaire) ; la télogène (période de repos) et l’exogène (chute du cheveu à partir de la racine) (9). Les cheveux peuvent être en même temps à chacune des trois premières phases. Ils poussent en moyenne de six pouces par an, et tombent au rythme, normal, de 50 à 100 par jour. Que la chute des cheveux s’écarte de ces chiffres peut être un signe alarmant. Il est donc important de comprendre pourquoi les cheveux tombent, de façon à ce que le traitement soit plus pertinent. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles on peut perdre ses cheveux, les principales étant la carence nutritionnelle, le déséquilibre hormonal, le trouble auto-immune, la génétique et la maladie infectieuse. Cet article va traiter des plus courantes de ces raisons.


Iron deficiency La carence en fer

Un article de l’American Family Physician indique que la prévalence de l’anémie ferriprive est plus élevée chez les femmes que chez les hommes (2%), les Mexicaines et les Afro-américaines étant les plus touchées (20% contre 12% pour les Caucasiennes) (3). Le fer est un composant de l’hémoglobine et joue un rôle majeur dans l’oxygénation générale du corps. Il est également nécessaire à la production de l’énergie cellulaire et des hormones thyroïdiennes (4). Le fer est assimilable par l’organisme sous deux formes : héminique (dans la viande) et non héminique (dans les légumes et quelques compléments). Les carences et les éventuelles anémies se produisent soit quand les apports sont insuffisants, soit quand il y a un problème d’assimilation, soit, cas le plus fréquent, en cas de perte de sang. Chez les femmes, la menstruation tend à entrainer des carences en fer et de l’anémie, notamment en cas de saignement utérin abondant et douloureux. À la longue, nombreuses sont celles qui souffriront également de perte de cheveux, puisque le manque de sang va toucher aussi les follicules qui les nourrissent et participent à leur croissance. En particulier, les cheveux auront tendance à devenir plus fins et à se raréfier. Dans ce cas, il est souhaitable de faire des examens pour confirmer la carence et d’agir pour résoudre le problème.


La carence protéique

Nous avons vu que le cheveu est constitué principalement de protéines, qui forment sa substance et son volume. On retrouve cette idée dans les slogans publicitaires du type « donnez de la force et du volume à vos cheveux » qu’utilisent beaucoup de produits de soins capillaires. La protéine elle-même est constituée d’acides aminés qui peuvent être produits par l’organisme ou apportés par l’alimentation. Les protéines jouent un rôle important dans le système immunitaire, aussi bien que comme élément de base pour la formation des enzymes, des fibres musculaires, des molécules régulatrices et des cheveux (4). Ce qu’on peut résumer en disant que les protéines sont un élément fondamental pour notre fonctionnement quotidien. Si nous n’absorbons pas suffisamment de protéines, à la fois végétales et animales, il est donc normal qu’elles manquent à l’organisme. Comme on peut l’imaginer, ce ne sont pas seulement les cheveux qui sont alors affectés, mais une multitude d’autres systèmes. Les carences protéiques peuvent aussi se manifester sous forme de fatigue persistante, d’humeur instable, de capacité de cicatrisation plus lente et de faiblesse musculaire parfois accompagnée de perte de tissu musculaire (7). L’évaluation des carences protéiques est importante, surtout pour les végétariens et véganes, en raison de la meilleure biodisponibilité des protéines animales. Les personnes ne mangeant pas de viande et souffrant de perte de cheveux devraient diversifier leurs apports protéiques et assurer une éventuelle supplémentation.


Toxicité de la vitamine A

Les vitamines sont des agents majeurs de nombre de processus corporels. Elles régulent notre système immunitaire, aident à la digestion et sont nécessaires à notre santé globale. La vitamine A est une vitamine liposoluble qui peut être stockée dans le foie, et est importante pour la vision (4). C’est aussi un puissant antioxydant. Le corps peut convertir le bêta-carotène présent dans les aliments (notamment dans les carottes et les autres aliments de couleur orange) pour produire si nécessaire de la vitamine A. Celle-ci est parfois développée dans le corps à partir de certains médicaments, tels que ceux utilisés pour combattre l’acné. Lorsque la concentration de vitamine A dans l’organisme est trop forte, il peut se produire des pertes de cheveux. La peau peut sécher, ce qui est un signe précoce, et les ongles devenir cassants. À long terme, cette toxicité pouvant entrainer une maladie du foie, il est préférable de se faire examiner et d’agir en conséquence en cas de signes avant-coureurs.

Quand la perte de cheveux est plutôt due à un problème hormonal, on constate les troubles usuels du système endocrinien.


Thyroid function L’activité thyroïdienne

La perte des cheveux est à n’en pas douter un problème multifactoriel. Quand elle s’accompagne d’affections cutanées, d’intolérance à la chaleur, de troubles du poids et de la digestion, la thyroïde est peut-être la clé du problème (4). Entre autres fonctions, la glande thyroïde, située juste au-dessus du sternum, est responsable de notre métabolisme. Elle reçoit de l’hypophyse et de l’hypothalamus le signal de produire l’hormone thyroïdienne (T3 et T4) qui va assurer diverses fonctions dans l’organisme. L’hormone thyroïdienne ayant une influence sur le développement du follicule pileux, une baisse de son taux peut provoquer une chute de cheveux (8). Le phénomène n’est pas limité aux cheveux, mais peut également concerner les sourcils et le reste des poils, qui deviennent plus fin et tombent. Si un trouble thyroïdien est suspecté, il est important de réagir en conséquence.


Les ovaires polykystiques

Il arrive que la perte des cheveux résulte d’autres troubles hormonaux. Au moment de la puberté, des caractères sexuels secondaires tels que le développement de la poitrine ou du système pileux sous les aisselles se manifestent, sous l’influence, chez les femmes, de l’hormone dite œstrogène. Chez les hommes, la testostérone est l’hormone responsable de la mue vocale et de la maturité sexuelle. Œstrogène et testostérone sont des hormones stéroïdes qui ont une action sur les ovaires et les testicules, et se trouvent en quantité variable chez les deux sexes. Pendant son cycle menstruel, la femme produit un ovule qui sera ensuite fertilisé ou évacué. Sans que l’on sache pourquoi, certaines femmes développent de multiples kystes sur les ovaires, qui entrainent irrégularité des règles, problèmes de stérilité, acné et hirsutisme (4). Les taux de testostérone et d’insuline élevés en cause dans ce processus peuvent aussi être associés à la perte des cheveux (1). Ce qui caractérise ce type de perte de cheveux est qu’elle ressemble à celle des hommes (raréfaction des cheveux dans la couronne et retrait de la ligne de front) ; elle est appelée calvitie androgénique ou masculine. Il s’agit d’un problème complexe, avec de nombreux facteurs entrant en jeu, mais le principal moyen d’y répondre est d’adapter au mieux le taux d'insuline.


La ménopause

Quand une femme vieillit, son taux d’œstrogène tend à diminuer, de même que son activité ovarienne. La baisse peut survenir plus ou moins tôt suivant les femmes, et dépend aussi d’autres facteurs. On considère qu’en l’absence de règles sur une période d’un an, une femme a commencé le processus de ménopause (4). Il arrive qu’à ce moment elle éprouve des pertes de cheveux. Dans ce cas, le processus se fait selon le modèle féminin : raréfaction sur la couronne et n’affectant pas la ligne de front, contrairement à ce qui se passe dans le SOPK (6). Quelques études, dans lesquelles la conversion de la testostérone en œstrogène avait été inhibée, ont montré une perte des cheveux. Il en résulte que l’œstrogène peut être important pour la croissance capillaire, et que sa réduction au moment de la ménopause et après serait à mettre en relation avec la perte des cheveux. La recherche sur la question se poursuit pour tenter de comprendre pourquoi la ménopause peut entrainer la chute des cheveux.


L’alopécie aerata

Il arrive que la perte des cheveux soit de nature auto-immune, ce qui veut dire que le système immunitaire est sollicité au point de ne plus se reconnaitre et de s’attaquer lui-même. En l’occurrence, le système immunitaire s’en prend au follicule pileux, provoquant la chute du cheveu. Ce type de perte capillaire peut concerner toute la tête (alopécie totalis) ou le corps entier (alopécie universalis) (5). Aussi désolant qu’il soit, ce trouble est malheureusement assez répandu, et il évolue de façon imprévisible. Les personnes atteintes peuvent connaitre de nombreuses rechutes, quels que soient les traitements appliqués, ce qui explique que l’information et le conseil occupent une place de plus en plus importante dans la gestion et les soins de cette affection.


Conclusion

En dehors de ces causes fréquentes, la perte des cheveux peut aussi survenir pour diverses autres raisons. On trouve notamment des infections, fongiques ou non, des tendances héréditaires ou encore de mauvaises manipulations (alopécie mécanique). On comprend mieux maintenant à quel point peut se révéler complexe un problème apparemment simple comme la perte des cheveux. Quand elle survient, il est donc important de chercher son origine pour pouvoir agir et trouver la bonne solution.