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Les principaux antioxydants - Pour qui et pour quoi ?

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Les principaux antioxydants
Pour qui et pour quoi ?

by Dr. Krysten DeSouza, ND
Collaborative Healthcare Network
5-3405 South Millway, Mississauga, ON, L5L 3R1


Crucial Antioxidants

Le battage médiatique de ces dernières années au sujet des « superaliments » a conduit beaucoup d’entre nous à ajouter, un peu au hasard, des fruits secs et autres ingrédients à notre alimentation quotidienne, sans bien comprendre le pourquoi ni le comment. Divers aliments deviennent « tendance » puis passent de mode, et nous nous nous sentons coupables de ne pas les ajouter aussitôt à notre liste de courses. Mais plutôt que de parler de « superaliments », peut-être devrions-nous nous intéresser à ce que sont les « antioxydants », ainsi qu’à leur utilité.

Crucial Antioxidants

Un article sur les antioxydants serait incomplet sans une définition préalable de l’oxydation et des pro-oxydants. Nous vivons en respirant, chaque seconde de chaque journée, ce qui signifie que nous importons de l’oxygène dans notre organisme pour permettre son activité métabolique normale. Sans entrer dans les détails, les molécules d’oxygène peuvent parfois devenir instables, produisant des molécules appelées radicaux libres, ou dérivés réactifs de l’oxygène. Ceux-ci sont très sensibles, et peuvent provoquer des lésions cellulaires, signes précoces de vieillissement, et des maladies chroniques comme le cancer.

Si ces réactions peuvent être accélérées par le fait de fumer ou de respirer des produits toxiques, la plupart des radicaux libres sont des dérivés naturels de l’activité organique normale.

Crucial Antioxidants

Comment contrer ce processus ? C’est ici qu’interviennent les antioxydants. Ces composés uniques, présents dans divers aliments, sont les héros du monde cellulaire. Libérés par aliments que nous mangeons et transportés par le sang jusqu’aux cellules, ils identifient les radicaux libres et se lient à eux avant qu’ils puissent provoquer des dégâts. Une fois lié, un radical libre ne peut plus poursuivre son chemin – le point important étant que des antioxydants doivent être disponibles et prêts à agir : nous devons donc en manger, et être capables de bien les digérer et les absorber.

Les antioxydants sont présents dans les fruits et les légumes, et l’on peut en trouver d’excellentes sources sans chercher très loin. Les vitamines A, C et E, que l’on trouve dans la plupart des fruits et légumes, sont parmi les plus riches et efficaces. Nous ne pouvons jamais savoir exactement quel est notre statut oxydatif – que nous ayons besoin de beaucoup d’antioxydants ou non, il est donc toujours préférable de consommer ces aliments.

Les nutriments antioxydants

La vitamine C :En voilà une que nous connaissons bien, puisque nous en prenons pendant la saison des rhumes – et l’oublions le reste de l’année. La vitamine C est un antioxydant très accessible, qui devrait être consommé toute l’année, que ce soit dans l’alimentation ou par supplémentation. S’agissant d’une vitamine hydrosoluble, et les sources de vitamine C étant souvent riches en autres vitamines, il est difficile de l’isoler et de déterminer son potentiel antioxydant spécifique. Quoi qu’il en soit, les aliments les plus riches en vitamine C sont les poivrons, les kiwis et les oranges.

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La vitamine A : De nombreux légumes contiennent un précurseur de la vitamine A appelé bêta-carotène. Son processus de conversion n’est pas le plus efficace dans le corps humain, mais plus nous avons de bêta-carotène, plus le potentiel d’action de la vitamine A est élevé. Le taux de bêta-carotène dans l’organisme peut être mesuré, et est souvent utilisé comme biomarqueur de la consommation de fruits et légumes. On sait que les personnes qui ont un taux sanguin de bêta-carotène élevé ont un risque de maladie cardio-vasculaire plus faible à long terme. Mais la recherche ne permet pas de conclure en ce qui concerne la prévention de certaines formes de cancer. Parmi les aliments les plus riches en vitamine A, citons le foie, le saumon, les brocolis et les carottes [1].

La vitamine E : Encore un puissant antioxydant, mais moins couramment consommé que les deux précédents. On la trouve dans beaucoup de produits de soins pour la peau, notamment dans les crèmes réparatrices, mais peu d’entre nous savent que le potentiel antioxydant de la vitamine E va bien au-delà de la surface de la peau. La recherche actuelle sur les effets de la vitamine E s’intéresse à son rôle antioxydant pour la maladie d’Alzheimer et la démence sénile, les prothèses du genou, les maladies cardio-vasculaires et les néphropathies diabétiques [2].

Le sélénium : Le sélénium est un minéral présent dans le sol, ainsi que dans certains aliments. Il joue un rôle-clé dans le métabolisme, l’activité thyroïdienne, et bien sûr le stress oxydatif. La carence en sélénium n’est pas fréquente – en fait, nos besoins quotidiens en sélénium sont assez faibles, et peuvent être couverts avec deux ou trois noix du Brésil. Les naturopathes utilisent le sélénium dans la prise en charge d’un grand nombre d’affections, dont l’asthme, l’arthrite, ainsi que pour la cicatrisation des plaies et pour lutter contre le vieillissement. Parmi les meilleures sources de sélénium, citons le poulet, la dinde, le foie et le thon [3].

Le lycopène : Nous savons que ce composé est présent dans la tomate et les sauces tomates. Le lycopène est un antioxydant qui doit prochainement faire l’objet de recherches dans le cadre de la prévention des maladies cardio-vasculaires et du cancer de la prostate. Il permet de réduire les effets du « mauvais » cholestérol LDL, et de protéger les vaisseaux sanguins contre l’athérome. Les effets du lycopène seraient plus marqués chez les personnes ayant des antécédents de tabagisme, de diabète, de lésions rénales et d’attaques cardiaques [4].

Maintenant que nous savons quoi manger, voyons contre quelles affections spécifiques de fortes doses d’antioxydants peuvent être utiles. Pratiquement tous les problèmes de santé présentent une composante inflammatoire, avec un stress oxydatif contre lequel les antioxydants permettent de lutter. Voici quelques-unes des affections courantes contre lesquelles, en tant que médecin naturopathe, j’utilise des antioxydants :

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Asthme : Qu’elles aient recours à leur inhalateur tous les jours durant la saison des allergies, ou seulement une fois par an, la plupart des personnes asthmatiques souffrent d’oppression thoracique permanente ou de respiration sifflante. Les antioxydants sont alors l’un des premiers nutriments à prendre en compte, que ce soit par l’alimentation ou par supplémentation. Avec le temps, les antioxydants peuvent aider à réduire les sifflements et la production de mucus, à restaurer le système respiratoire, et à protéger le système immunitaire.

Cicatrice chirurgicale et cicatrisation des plaies : Les plaies chirurgicales sont profondes et laissent souvent des marques durables sur la peau, mais l’utilisation d’antioxydants permet d’accélérer leur cicatrisation et de limiter la surproduction de tissu cicatriciel. Idéale à tout âge et pour tout type de blessure, la supplémentation en antioxydants peut être prise à plus forte dose pendant les phases aiguës ou chroniques de cicatrisation.

Diabète : Comme indiqué plus haut à propos des types de nutriments, le diabète est l’une des affections qui font l’objet de nombreuses études concernant l’utilisation des antioxydants. En raison de la corrélation entre diabète et mauvaise hygiène de vie, et du fait que les principaux antioxydants viennent de l’alimentation, il y a de bonnes chances pour qu’une personne diabétique ait un faible taux d’antioxydants. Une évaluation alimentaire complète, associée à une analyse sanguine et à l’étude de la progression du diabète, permettront de déterminer la quantité d’antioxydants nécessaire. Les antioxydants que je préconise en cas de diabète sont notamment l’acide alpha-lipoïque, l’extrait de thé vert et la N-acétylcystéine.

Maladies cardio-vasculaires : Comme dans le cas du diabète, selon la progression et l’étendue de la maladie cardio-vasculaire, les antioxydants alimentaires peuvent ne pas suffire. Les antioxydants aident à protéger en favorisant l’utilisation du cholestérol dans l’organisme et en éliminant son excès avant qu’il puisse endommager les vaisseaux sanguins. Une étude publiée dans la revue Circulation a révélé que la meilleure façon de réduire le risque de maladie coronarienne résidait dans une combinaison de tous les antioxydants alimentaires, et non nécessairement dans une supplémentation à haute dose [5]. Ce qui tend confirmer l’importance d’une bonne alimentation et de son utilisation à des fins curatives tout au long de la vie.

Pour bien vieillir : Avec l’âge, nos papilles gustatives se modifient, et la saveur des aliments sains ne nous suffit plus. Les personnes âgées ont souvent recours aux sucreries et aux desserts pour contenter leurs papilles, ce qui les prive des nutriments essentiels provenant des légumes. Les antioxydants soutiennent le cerveau et tous ses processus, tels que la mémorisation, l’attention et la concentration ; ils améliorent la cicatrisation des plaies et protègent la peau. Beaucoup de crèmes antirides contiennent de fortes doses d’antioxydants pour renforcer l’élasticité de l’épiderme, soutenir la structure du collagène et protéger des lésions dues au soleil. Pourtant, comme nous l’avons vu dans cet article, l’utilisation de ces crèmes aura peu d’effets à court terme, et les plus grands bienfaits viendront d’une consommation abondante, sur de nombreuses années, de sources alimentaires d’antioxydants.